Auteur : Samantha Bailly Éditeur : Rageot Nombre de pages : 320 Prix : 12.90€ Parution : 27 mai 2015 ♥ Coup de cœur ♥ L'une est blonde, l'autre brune. L'une solaire et populaire, l'autre timide et solitaire. Sonia dite Yuna écrit pour une association, Trames, qui publie un fanzine. Elle y rencontre Lou-Tiamat, qui s'affirme dans l'art du dessin suite au divorce brutal de ses parents. Leur amitié virtuelle se double d'échanges sur leurs créations et leur vie affective. Jusqu'au jour où les deux jeunes filles se rencontrent un week-end autour d'un projet… Ma note : 5/5 Découvert totalement par hasard dans une librairie, c’est tout d’abord le résumé qui m’a conquise. En effet, comment résister à une histoire pleine d’écriture et de dessins ? « Je devrais aller vivre en théorie, parce qu’en théorie tout va bien. » Une simple discussion sur internet peut tout à fait devenir une amitié essentielle. Du moins c’est ce que prône Samantha Bailly au travers de son livre, et ses personnages. Sonia, qui semble parfaite et toujours à l'aise, s’inscrit sur un fanzine, Trames. C’est là qu’elle rencontre Lou, réservée et introvertie. Une amitié complémentaire naît alors entre l’écrivaine et la dessinatrice. Pourtant à des centaines de kilomètres l’une de l’autre, elles sont totalement sur la même longueur d’onde. École, amour, maquillage, solitude et famille de dingue, tout passe dans leurs discussions. Mais pourtant, le roman n'est pas mièvre au possible, ne parle pas non plus du nouveau nail art qui fait fureur. Il est, à l'inverse, composé de mots vibrants telles des cordes délicatement pincées. Il résonne d'arpèges vivifiants qui nous donnent envie d'aller jusqu'au bout de nos rêves. « Mon problème, Lou, c’est que j’aime aimer. Que je tombe amoureuse de l’idée de l’amour plutôt que du garçon. » Les protagonistes sont vraiment attachantes. Elles nous plongent de façon rafraîchissante dans un quotidien similaire au nôtre, mais envahi de crayons, stylos et espoirs. Toutes les deux se battent pour leurs rêves, et prennent appui l’une sur l’autre pour construire leur chemin. Elles se comprennent, s’apprécient, se font toujours plus confiance. Une douce sonate d’amour et de persévérance. Chaque personnage est profond, émouvant et original. La créativité de l’auteure s’exprime à pleine puissance en eux. Ils nous font ressentir joie, injustice, tristesse et reconnaissance ; mais en aucun cas ne nous laissent de marbre. Chacun est une petite mélodie, et prend totalement part au le concerto final qu'est le roman. J'ai beaucoup aimé les membres des familles des deux filles, particulièrement celle de Sonia. Un peu déjantée, elle m'a souvent fait sourire. « Les auteurs vivent de grandes passions pour pouvoir ensuite les raconter. Ils ne restent sûrement pas plantés à attendre qu’un truc se passe. Ils provoquent le truc. » Samantha Bailly reprend des sujets assez délicats, tels les études, l’homosexualité, l’amour, le divorce… Cela pourrait en faire un livre sérieux et grave, mais additionnés à la plume de l’auteure, c'est un récit original, drôle et plein de vie qui en ressort. Celle-ci est d'ailleurs plaisante à lire. Les phrases, sèches et percutantes, rythment le récit au travers de mots heureux. L’humour, lui aussi, pulse dans chacune des phrases. L’histoire avance, au milieu d’adolescence, de problèmes familiaux et d’amitié. On retrouve de nombreuses références à différentes cultures, ce qui assaisonne assurément ce récit. Le jeu vidéo Final Fantasy, l’illustrateur Boulet et le manga Death Note y sont, par exemple, mentionnés à plusieurs reprises. Pour résumer, ce livre est une excellente lecture à tous points de vue. Le timbre de la plume s'accorde avec l'envoûtante partition qu'est l'histoire, nous faisant ressentir avec maestro une palette émotions. Un coup de cœur qui résonne encore dans ma poitrine ; dont j'attends avec impatience la suite, prévue pour début 2016. Pour trouver et retrouver vos rêves, lisez ce livre !
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Auteurs : Holly Black et Cassandra Clarke Éditeur : PKJ Nombre de pages : 371 Prix : 17.90€ Parution : avril 2015 Dans une grotte, un nouveau-né abandonné. Gravée dans la glace, une inscription de la main de sa mère : "TUEZ CET ENFANT" Douze ans plus tard... Callum Hunt est devenu un garçon comme les autres. Ou presque. Car il a tout fait pour ignorer la magie qu'il portait en lui. Mais à présent Cal est rattrapé par un don qu'il n'arrive pas à maîtriser, et il doit intégrer le Magisterium. Un endroit fabuleux et terrifiant, où il va découvrir les secrets obscurs de son passé. L'Épreuve de Fer commence à peine. Le plus grand défi reste à venir... Ma note : 3/5 Mon ami et partenaire Antoine de Twin's Library avait déjà ce livre, sur lequel il avait flashé. Il m'a, malgré son impatience, attendue pour que nous fassions une lecture commune – une première pour moi, et lui aussi d'ailleurs. « Le feu brûle, l'eau coule, l'air souffle, la terre lie et le chaos engloutit. » J'avais entendu dire que Magisterium ressemble à Harry Potter. Sur le coup, j'étais un peu étonnée. Puis, au fur et à mesure de ma lecture, j'ai agréé à cet avis : un trio de héros – dont un « sauveur » - tous trois élèves d'une école de magie, au dédale de couloirs. Un Drago Malfoy, jaloux d'un Harry Potter. Un lien entre le personnage principal et l'Ennemi, datant de l'enfance du premier. Mais abstraction faite de ces ressemblances, le livre n'est pas si mal. L'univers de Magisterium est intriguant. D'après moi, il manque de créativité parfois, mais ce n'est que mon humble avis. Les cours de magie ont toutefois éveillé mon intérêt. Les animaux et créatures également, mais j'ai trouvé qu'ils n'étaient pas assez exploités, que l'auteur ne nous a montré qu'une partie superficielle de leur rôle. J'attends beaucoup d'eux dans les prochains tomes. « Ils poussèrent un cri d'excitation: Tamara parce qu'elle était heureuse, Aaron parce qu'il aimait voir les autres heureux, et Cal parce qu'il était sûr qu'ils allaient tous mourir. » J'ai trouvé le personnage principal, Cal, plutôt puéril. Son caractère m'a amusée, mais aussi agacée à plusieurs reprises. Par contre, je me suis prise d’affection pour ses deux meilleurs amis. Le lien entre le trio se fait lentement et sûrement, prenant son temps pour évoluer. Les enseignants de l'école sont assez survolés, mais j’ai bien aimé le maître des trois, assez mystérieux. Tout comme le père de Cal, qu'en plus j'ai détesté. Ses actions parfois m'ont choquée, même si en un sens je les ai comprises. Ce qui est paradoxal, je l’avoue. Concernant la plume des auteurs, il ne faut s'attendre à rien. Pour ceux qui s'intéressent au livre uniquement parce que Cassandra Clarke – qui a également écrit The Mortal Instrument – en est une des auteurs... Oubliez. Je n'ai rien trouvé de spécial, excepté une très grande simplicité. Quelques lourdeurs dans la traduction également, qui m'ont à plusieurs reprises perturbée, mais rien de plus. « - Je vois votre avenir. L'un de vous échouera. Un autre mourra. Et le troisième est déjà mort. » L’histoire, elle, manque d'un peu de piquant, de ce petit pétillement qui la rend addictive. Au début, elle traîne même en longueur. La fin m'a cependant conquise. Totalement. A la fois inattendue, stupéfiante et originale. Un simple chapitre m’a bouleversée, un chapitre renversant. Pendant lequel la foudre aurait pu me frapper que je serais restée à continuer de lire, toujours plus vite. Pour connaître la suite. Un livre que j’ai surtout aimé pour son retournement de situation, inattendu au possible. A ne pas acheter pour ses auteurs. Il devrait ravir les plus jeunes. Lecture commune :
Retrouvez ici l'avis d'Antoine, blogueur de Twin's Library, avec qui j'ai fait cette lecture commune. Auteur : Christelle Dabois Éditeur : Gallimard Jeunesse Nombre de pages : 517 Prix : 18€ Parution : juin 2013 Sous son écharpe élimée et ses lunettes de myope, Ophélie cache des dons singuliers : elle peut lire le passé des objets et traverser les miroirs. Elle vit paisiblement sur l'Arche d'Anima quand on la fiance à Thorn, du puissant clan des Dragons. La jeune fille doit quitter sa famille et le suivre à la Citacielle, capitale flottante du Pôle. À quelle fin a-t-elle été choisie ? Pourquoi doit-elle dissimuler sa véritable identité ? Sans le savoir, Ophélie devient le jouet d'un complot mortel. Ma note : 4/5 Je l'avais déjà vu dans quelques pubs, puis je l'ai entraperçu à la bibliothèque. Après une petite hésitation, je l'ai rangé dans mon sac, duquel il n'est pas ressorti. C'est seulement quand un ami a beaucoup, beaucoup insisté pour que je le lise que je m'y suis enfin mise. « A force de voir des illusions, il avait perdu les siennes et c'était très bien comme ça. Quand les illusions disparaîssent, seule la vérité demeure. » Même s'il faut un peu de temps pour être complètement absorbé par cette lecture – dont le début est tout de même dynamique –, l'univers est absolument prenant. Celui-ci est divisé en Arches, dans lesquels chaque personne a un ou plusieurs pouvoirs, transmis pas son ascendance. C'est là que l'auteure nous prouve sa créativité. Leurs pouvoirs ne sont pas « ordinaires », tels les contrôles de la magie, télépathie, télékinésie ou autres assez repris. Non, ils sont beaucoup plus que ça. Ceux-ci m'ont charmés du début à la fin, telles des fleurs inconnues au parfum envoûtant que l'on découvre par hasard, lors d'un promenade dont on avait vaguement entendu parler. Une surprise exquise s'est alors emparée de moi, et le livre – bien que riche en pages – s'est vu rapidemment arriver à son terme. Transféré de son Arche maternel, Ophélie découvre en même temps que nous un nouveau monde. Dans lequel les gens sont malsains, manipulateurs, cruels et intéressés... Un nouvel univers dans lequel le mot « confiance » semble être en voie de disparition. S'il n'est pas déjà disparu. « Ophélie n'était bonne qu'à lire. Si on lui retirait cela, il ne restait d'elle qu'une empotée. » Les personnages sont nombreux, mais retenir qui correspond à qui n'est pas un problème, bien que cela se passe de manière très progressive. Ils sont tous attachants ; et j'ai bien aimé l'ambassadeur franc du nom d'Archibald, malgré les réserves d'Ophélie envers lui. Concernant cette dernière, je l'ai beaucoup appréciée. Ce personnage principal a en effet son caractère bien trempé, ses qualités, ses défauts. Même si le récit tourne toujours autour de ses fiançailles, elle n'a jamais basculé dans le romantisme, ni dans le « nunuche ». Au début, j'ai eu peur qu'elle devienne timide, effacée et sans personnalité, mais heureusement ça n'a pas été le cas. Elle est Ophélie ; rien de plus, rien de moins. Le personnage de son fiancé, Thorn, m'a également plu. Il n'est pas du tout le prince charmant dont on pourrait penser qu'il aurait pu être l'archétype. Il en est même l'opposé. Mystérieux, il m'intrigue toujours. Je regrette cependant ses trop rares apparitions ; et j'espère qu'il sera plus présent dans les trois autres tomes de la saga. « Une morte, ce n'était pas seulement la perte d'un être cher. C'est une part entière de soi qui disparaît dans le néant. (…) Oublier les morts, c'était comme les tuer une seconde fois. » Comment, enfin, ne pas rendre honneur à la plume de l'auteur ? Ce roman a été le gagnant d'un concours, sélectionné parmi plus d'un millier de texte reçus. Il le mérite, à mon avis. En grande partie parce que Christelle Dabos écrit magnifiquement bien. Une écriture à suspense, qui s'est merveilleusement bien mariée avec le récit. Des paysages et bâtiments décrits dans leurs moindres détails, avec une précision inouïe. Des phrases rythmées qui nous poussent à continuer la lecture. Ces cinq cents pages sont longues, mais se dévorent une fois terminée la mise en place de l'univers. Et même si au début, ce roman se lit lentement, c'est avec une dévorante curiosité que l'on en tourne les pages. Ce livre est tout sauf ennuyant ; complexe, inventif et addictif. J'attends avec impatience le deuxième tome, prévu pour novembre de cette année. Pour tous les lecteurs en manque d'originalité, ce récit saura vous rassasier ! Auteur : Rainbow Rowell Éditeur : Pocket Jeunesse Nombre de pages : 378 Prix : 16.90 € Parution : juin 2014 1986. Lorsque Eleanor, nouvelle au lycée, trop rousse, trop ronde, s'installe à côté de lui dans le bus scolaire, Park, garçon solitaire et secret, l'ignore poliment. Pourtant, peu à peu, les deux lycéens se rapprochent, liés par leur amour des comics et des Smiths... Et qu'importe si tout le monde au lycée harcèle Eleanor et si sa vie chez elle est un véritable enfer, Park est prêt à tout pour la sortir de là. Ma note : 3.5/5 J’avais entendu parler de ce livre sur une chaîne booktube (je ne sais plus laquelle, désolée). Quand je l’ai vu à la médiathèque, j’en ai lu le résumé, qui avait l’air accrocheur. J’ai ensuite vu que John Green et Gayle Forman (auteurs respectifs de Nos Etoiles Contraires et Si je reste, pour ne citer que les plus connus) ont laissé d’excellentes critiques, présentes sur les couvertures. Je l’ai donc emprunté. « Je crois que je n'arrive pas à respirer quand on n'est pas tous les deux. En d'autres termes, quand je te vois le lundi matin, ça fait environ soixante heures que je retiens mon souffle. » Ce livre, c’est avant tout une histoire d’amour entre deux personnes que tout oppose. On pourrait croire qu’elle serait comme tous ces stéréotypes, pleine de mièvreries et totalement superficielle. Mais non. Au contraire, elle s’éloigne complètement de ces préjugés amoureux. La fin aussi. Elle est vraiment très ouverte ; un peu trop même, selon moi. J’ai dû y réfléchir assez longtemps, je ne savais pas trop comment la prendre. Mais une chose est sûre : elle s’éloigne complètement des fins habituelles, elle est surprenante. Par contre, j’ai trouvé que le récit manque d’un peu d’humour. Il est un peu « fade », quelques fois. L’histoire est une double narration, racontée à la troisième personne du singulier. J'ai été un peu surprise au début, mais cela m’a vite emportée, malgré que ce ne soit pas vraiment la narration que je préfère. J’ai trouvé cela judicieux : on ne s’attache peut-être pas vraiment aux personnages, mais on peut comprendre la difficulté de leur relation. « Eleanor ne supportait pas quand sa mère se comportait comme ça. Son inexorable soumission. C'était humiliant d'être dans la même pièce qu'elle. » D’un côté, on découvre Eleanor. Qui se fait harceler au lycée, à cause de son apparence de fille qui semble tout faire pour qu'on la remarque : chemise trop grande, tissus multicolores dans les cheveux, cravates enroulées autour du poignet… Il est facile d’oublier que chez soi, tout n’est pas parfait pour tout le monde. Qu’une lycéenne ne reçoit pas forcement de l’argent, d'habits. Qu’une fille doit se trouver des vêtements d’occasion en cachette. Toutefois, j’ai trouvé que l’auteure lui faisait tomber un peu trop de malheur dessus. Parfois, c’était à la frontière du too much. Mais Rainbow Rowell s’est toujours arrêtée juste avant. De l’autre côté, on apprend à connaître Park. C’est le genre de mec qui ne veut pas avoir de problèmes. Mais qui ferait tout pour Eleanor. Je l’ai beaucoup aimé, Park. Et surtout sa famille géniale, qui contraste totalement avec celle d’Eleanor. Que je n’ai pas aimée, avec une mention spéciale pour la mère – je la détestais. Même si elle avait des circonstances atténuantes. Mais quand même. « Eleanor avait raison : elle n'était jamais jolie. Elle ressemblait à une œuvre d'art. L'art n'avait rien à voir avec le beau, il existait pour faire ressentir les choses. » Se passant dans les années 1980, j’ai trouvé le contexte original. Le récit contient de nombreuses références musicales, qui m’ont donné envie d’écouter les morceaux cités tout en étant plongée dans le roman – ce que je n’ai finalement pas fait, ne lisant quasiment pas en musique. J’ai bien aimé, mais sans plus. Le gros point fort étant que le roman s’éloigne totalement du romantisme mièvre et « gnangnan » que l’on lit habituellement. Si vous cherchez une romance originale, essayez ce livre ! Auteure : Amber Argyle Éditeur : Lumen Nombre de pages : 457 Prix : 15€ Parution : 28 août 2014 Dans les profondeurs de la forêt, à l'abri de la haine des habitants du village voisin, Brusenna mène une existence paisible aux côtés de sa mère. Elle sait simplement qu'elle est une sorcière, une des gardiennes de la nature qui contrôlent les éléments par la force de leur chant. Quand, un matin, on vient lui enlever sa mère pour une mission dont elle ignore tout, le monde de Brusenna bascule. Jeune et sans expérience, elle se retrouve seule dans un pays violent et cruel, où se lève le vent de la guerre. Les Chasseurs ne tardent pas à la débusquer, car elle est désormais la dernière. La dernière des sorcières. Avec une seule mission : survivre. Et un seul allié, le Protecteur chargé de l'amener a bon port. Ma note : 3.5/5 L'ayant vu à plusieurs reprises sur la blogsphère, c'est par curiosité que je l'ai acheté. Les avis étaient plutôt positifs, et comme il me tendait presque les bras (les pages plutôt ?), je me suis laissé convaincre par sa belle couverture et son titre plus qu'enchanteur. « Une sorcière qui ne chante pas n'est pas une sorcière. » Ce roman nous entraîne bien vite dans un monde moyenâgeux et plutôt original ; bien qu'à première vue il puisse sembler assez classique. Dedans, des sorcières sont chargées de faire en sorte que la nature suive son cours dans les meilleures conditions, en contrôlant les éléments grâce à leur chant. J'ai plutôt aimé cette dimension chantante, qui apporte une petite touche poétique au récit. Les sorcières utilisent également des graines pour renforcer leur magie, ce qui change énormément : plus de combats de baguettes vus et revus, ni de sortilèges abracadabrantesques, mais des duels de germes (ce qui renforce cette impression de symbiose entre les sorcières et la nature). Mais même si potions et graines étaient diversifiées, j'ai trouvé qu'il y avait peu de créatures. Juste Pogg le Mettlemot, que j'ai d'ailleurs bien aimé, il est mignon à sa façon. « Là où vous me trouvez stupide, les autres me trouvent courageuse. » J'ai apprécié les « aventures » de Senna, lorsqu'elle recherche le Refuge puis la Sorcière noire. Ce périple à travers les pays est agréable, même si les événements ne sont pas très surprenants. Au contraire, ils sont assez prévisibles. Je n'ai pas été spécialement emportée par le récit. Etant donné que j'aime beaucoup les histoires aux retournements de situation plus sciants les uns que les autres, ce livre calme ne m'a pas particulièrement marquée. La plume de l'auteure est très simple. Le début est doux et nous fait mélodieusement entrer dans l'histoire. Malgré quelques longueurs vers le milieu, le roman se lit très rapidement. Les presque 500 pages peuvent effrayer au début, mais il n'y a pas de quoi : les mots sont écrits grands, l’histoire est aisée à lire et se bouquine très vite. « Le bonheur, pensa Senna, les yeux emplis de larmes. Maintenant, je sais ce qu'est le bonheur. » J'ai trouvé les personnages un peu trop caricaturaux: il y a les « méchants » assez faciles à vaincre quand tout à coup la volonté de le faire apparaît suffisamment ; le « protecteur », Joshen, tout beau tout gentil ; la mère, qui, inquiète pour sa fille, la tient à l'écart de son monde. Et, au début du moins, le personnage principal, Senna. C'est le stéréotype de la fille perdue, abandonnée par ses proches, sans aucun ami ; consciente ni de sa puissance (alors qu'elle est, comme par hasard, la plus puissante des sorcières), ni de sa beauté ; qui tombe amoureuse de son seul et premier ami. Sa mièvrerie m'a souvent agacée, mais heureusement Senna a par la suite évolué et gagné en maturité. Malgré tout, j'ai bien aimé l'amour naissant entre elle et Josh. Même s'il est prévisible comme pas possible, il évolue tout au long de l'histoire, resplendissant d'innocence. Et il se solde sur une fin assez fermée. Si je n'avais pas déjà été au courant qu'une suite est sortie, je n'aurais jamais pensé que Witch Song soit une saga. Une histoire douce et créative, rapide, qui manque cependant de rebondissements. sans pitiéAuteur : Pierce Brown Editeur : Hachette Romans Nombre de pages : 527 Prix : 18€ Parution : 17 juin 2015 Darrow n’est pas un héros. Tout ce qu’il souhaite, c’est vivre heureux avec l’amour de sa vie. Mais les Ors, les dirigeants de la Société, en ont décidé autrement. Ils lui ont tout enlevé : sa raison de vivre, ses certitudes, jusqu’à son reflet dans le miroir. Darrow n’a plus d’autre choix que de devenir comme ceux qui l’écrasent. Pour mieux les détruire. Il va être accepté au légendaire Institut, y être formé avec l’élite des Ors, dans un terrain d’entraînement grandeur nature. Sauf que même ce paradis est un champ de bataille. Un champ de bataille où règnent deux règles : tuer ou être tué, dominer ou être dominé. Ma note : 4.5/5 Je suis un tombée sur ce livre par hasard. Il me faisait de l'oeil en librairie, mais j'ai longtemps hésité avant de l'acheter. La faute à trop de choix. Mais je ne regrette pas du tout, non. Ce roman est un quasi coup de cœur. « Tu ne me suis pas parce que je suis le meilleur combattant. Pax l'est. Tu ne me suis pas parce que je suis le plus intelligent. Mustang l'est. Tu me suis parce que tu ne sais pas toi-même où aller. Moi je le sais. » Je n'ai pas mis beaucoup de temps à rentrer dans le roman, contrairement à d'habitude. Même si l'auteur prend le temps de poser les bases de ce monde, il arrive à le faire de manière addictive. L'histoire est vraiment prenante, elle ne m'a pas ennuyée une seule seconde. Cette lecture a été « pleine », des rebondissements totalement inattendus m'ont captivée de toutes parts. Le suspens était présent en continu, et la plume de Pierce Brown a semé le doute dans mon esprit. Celle-ci s'attarde sur les détails tout en restant fluide et nous emporte dans un tout autre univers. « Peut-être me voient-ils toujours comme un enfant. Les imbéciles. Alexandre n’était pas beaucoup plus vieux que moi quand il a mis à genoux son premier empire. » Red Rising est une dystopie, et ce monde dans lequel nous sommes entraînés est exceptionnel. Après avoir feuilleté les premières pages, j'avais peur que l'univers soit un peu trop simple et mal amené, mal exploité. Mais c'est tout le contraire : il déborde d'une complexité abordée doucement, que l'on découvre toujours plus au fil de la lecture. J'ai beaucoup aimé l'ambiance antique mêlée de technologie qui se dégageait du livre, la présence de la mythologie romaine notamment. Une conquête de l'espace à la romaine, des classes régies par les couleurs... Une imagination fabuleuse déborde de l'auteur. Le roman est assez violent et cru, ce qui pourrait en rebuter certains. Guerres, stratégies et colonisations sont omni-présentes, sans compter la cruauté de la nature humaine, plus qu'évoquée par l'auteur. « Ma vie n'est qu'un mensonge. » Les personnages... Waouh ! Ils sont fabuleux. Mais pas dans le sens parfait, au contraire, ils ont vraiment leurs défauts, ils sont humains (du moins mentalement). J'ai beaucou aimé Darrow. Il n'est pas un héros mais simplement lui-même. Il fait des erreurs, est manipulateur, méfiant, parfois sans pitié ou sarcastique. Mais c'est ce qu'il a vécu qui l'a forgé tel qu'il est. Pour ne pas citer tous les personnages, je vais résumer en disant que j'ai apprécié la plupart. Chacun a ce petit quelque chose d'attachant (à part Apollon, pitié !). Même ceux qui peuvent sembler les plus froids (comme le Chacal, personnellement j'ai été impressionnée par son sang-froid, sa résitance et son ingéniosité). J'adore les histoires de guerres et de combats, lorsqu'elles sont bien écrites et sans un mort (ou plus) par chapitre. Ce livre est un tsunami d'actions toutes plus improbables et prenantes les unes que les autres. Un livre à ne surtout pas ranger dans un coin. Il vous laissera le coeur battant, avec une seule envie, complètement irrépressible : lire la suite de la trilogie. Auteur : E. Lockhart Editeur : Gallimard Jeunesse Nombre de pages : 272 Prix : 14.50€ Parution : mai 2015 Une famille belle et distinguée. L'été. Une île privée. Le grand amour. Une ado brisée. Quatre adolescents à l'amitié indéfectible, les Menteurs. Un accident. Un secret. La vérité. Un drame familial époustouflant où culmine le suspense. Une lecture qui, à peine terminée, donne envie de retourner à la première page pour recommencer... Ma note : 3.5/5 J’avais de nombreuses fois entendu parler de ce livre, mais les avis étaient assez mitigés. Une amie, qui n’avait que lu la moitié (et pas aimé), me l’a alors (très gentiment) prêté. « J’ai tournoyé dans le ciel, folle de rage, j’ai cogné les étoiles pour les décrocher, titubante et le cœur au bord des lèvres. » L’écriture de l’auteure est singulière. Surréaliste parfois, elle est rythmée et plutôt hachée, ce qui fait que continuer lorsque le récit n’est pas prenant n’est pas si dérangeant. Par contre, il y a de changements temporels brusques et impromptus, les années passent aisémment. Il m'est souvent arrivé de ne pas savoir si, après avoir raconté un épisode de son passé, Cadence continuait sur celui-ci ou bien narrait son présent. De petits contes, mettant en scène trois princesses, coupent régulièrement l'histoire. J'ai bien aimé que Cadence les écrivent, ainsi elle remet en question ce qu'elle vit et ce qui l'entoure. Les thèmes du récit tournent tous autour de la famille, mais on les retrouve beaucoup dans les personnages également. Des « êtres cupides, mesquins, normaux et cruels », c'est exactement ce qu'ils sont. Et ce bout de phrase résume la plupart du livre, excepté les Menteurs. « Et si on pouvait enfin cesser d'être la Splendide Famille Sinclair pour devenir simplement une famille ? » Je ne me suis pas tellement reconnue dans les personnages. Les Menteurs, les quatre adolescents, sont quelques fois amusants, d'autres touchants, mais la plupart du temps ils m'ont laissé indifférente. D'ailleurs, on ne sait même pas d'où vient leur nom. Au début, j'ai eu du mal à repérer qui était qui, les personnages étant toute la famille, qui est assez nombreuse. Mais très vite ça allait mieux, et l'auteure les appellait souvent par leur lien avec Cadence, alors je m'y suis faite plutôt rapidement. J'ai détesté leurs histoires de famille. Ils doivent toujours être parfaits extérieurement, même s'ils sont détruits en eux-mêmes. Et leur famille se déchire complètement pour un héritage. Le grand-père est cruel, il s'amuse avec ses trois filles, qui se battent entre elles pour obtenir une plus grande part de l'argent. Elles utilisent souvent leurs propres enfants pour obtenir des faveurs. J'ai eu l'impression que l'amour familial n'existait pas entre eux. C'est horrible, mais réaliste. « Il n'y a même pas de mot au Scrabble pour décrire à quel point je me sens mal. » La fin de ce livre... Waouh. Elle est ahurissante, innattendue, bouleverante. Et encore, ces mots sont faibles pour décrire à quel point j'ai été ébahie et chamboulée. En quelques dizaines de pages, l'auteure arrive à retourner totalement le récit, qui peu de chapitres avant paraissaient un peu trop plat et lent. Elle nous fait comprendre à quel point on s'est fait mener en bateau. Honnêtement, ne pas lire ce livre jusqu'à la fin, c'est comme écrire une histoire sans personnages. Ça n'a pas de sens, ni d'intérêt. Alors si vous le débuter, ne vous arrêtez pas en cours de route. Auteur : Timothée de Fombelle Editeur : Gallimard Jeunesse Nombre de pages : 370 Prix : 17 € Parution : 2010 Paris, 1934. Devant Notre-Dame, une poursuite s'engage au milieu de la foule. Le jeune Vango doit fuir. Fuir la police qui l'accuse, fuir les forces mystérieuses qui le traquent. Vango ne sait pas qui il est. Son passé cache de lourds secrets. Des îles silencieuses aux brouillards de l'Écosse, tandis qu'enfle le bruit de la guerre, Vango cherche sa vérité. Ma note : 2.5/5 Présent dans ma PAL depuis au moins deux ans, je me suis enfin décidée à lire Vango. « La guerre... Les souvenirs de Zefiro mettaient de la chair et du sang derrière un mot. » Une des choses qui m’a le plus plu dans ce roman est le contexte historique. L’histoire a lieu pendant l’entre-deux guerre, juste avant la Seconde Guerre mondiale. L’ascension d’Hitler et du parti nazi est plutôt bien représentée, et Staline fait quelques apparitions ici et là. L’horreur de la guerre et du totalitarisme s’intensifie au fil des pages, mais reste tout de même un peu trop discrète. « Il grandit avec trois nourrices : la liberté, la solitude et Mademoiselle. A elles trois, elles firent son éducation. Il reçut d'elles tout ce qu'il croyait possible d'apprendre. » Je connaissais déjà l’auteur, ayant lu la duologie Tobie Lolness il y a quelques années. Je ne me souvenais toutefois pas de sa plume, qui ne m’avait pas marquée. Je l’ai donc, en quelque sorte, redécouverte. Simple et agréable à lire, elle nous entraîne dans des horizons lointains, donne une belle ambiance aux lieux, même si j’ai trouvé qu’il n’y avait pas tellement de descriptions3. Et l’humour que Timothée de Fombelle arrive à glisser dans le récit est superbe. Léger et naturel, c’est comme si les personnages ne cherchent pas à être drôles. Ils le sont, tout simplement. L’écrivain écrit au point de vue omniscient, dont il exploite la moindre parcelle de ses propriétés. Habituellement, je préfère le point de vue interne, mais j’avoue ici avoir été charmée. « – Je suis claustrophobe. – Enchanté. Moi, je suis paranoïaque. » Les personnages étaient très originaux et assez inhabituels, notamment Vango, amoureux de l’altitude. Toutefois, je n’ai pas vraiment aimé les personnages principaux. Ils sont très mystérieux, et j’ai été de nombreuses fois frustrée de ne pas comprendre leurs actions, ni la manière dont ils pensent. L’amie de Vango par exemple, je n’arrive pas du tout à la cerner. Elle est folle amoureuse de lui, alors qu’ils ne se connaissent que d’un voyage. C’est romantique, mais étrange. Par contre, j’ai adoré les personnages secondaires. Zefiro, et surtout Eckener. Tous deux aiment beaucoup Vango, et font leur possible pour un monde meilleur. Ils n’hésitent pas à être provocateurs envers ceux qu'ils considèrent comme cruels et mauvais. « Qui aurait pu dire ce qui allait se passer pendant l'exact temps de cuisson d'un œuf à la coque ? Trois minutes pour faire basculer le destin. » L’intrigue ne m’a pas tenue en haleine. Je m’attendais à quelque chose d’un peu plus haletant, ce qui m’a déçue. Vango est traqué d’un bout à l’autre du récit, mais à tel point que cela devient lassant. Les seuls moments de l’intrigue qui m’ont vraiment plu étaient lorsqu’Eckener était présent. Lors du voyage en zepplin(aérostat de type dirigeable rigide) principalement. Mon avis sur Vango est véritablement mitigé. Une belle écriture, mais une intrigue décevante. Auteure : Ava Dellaira Editeur : Michel Lafon Nombre de pages : 318 Prix : 16.95€ Parution : janvier 2015 « Je sais que May est morte. Je veux dire, j’en suis consciente mais j’ai l’impression que c’est pas pour de vrai. Qu’elle est toujours là, avec moi. Qu’une nuit, elle rentrera par la fenêtre après avoir fait le mur et me racontera ses aventures. Peut-être que si j’arrive à lui ressembler plus, je saurai mieux vivre sans elle. » À son arrivée au lycée, Laurel a comme premier devoir de rédiger une lettre pour un mort. Elle décide d’écrire à Kurt Cobain, et c’est ainsi que débute une année de correspondance à sens unique avec des acteurs, musiciens et poètes disparus, qui ont tous joué un rôle important dans la vie de la jeune fille. Au travers de ses lettres, elle dresse son propre portrait de lycéenne, celui de ses nouveaux amis, de son premier amour… Et révèle, surtout, comment elle parvient à surmonter la mort de sa sœur. Mais pour faire son deuil, Laurel devra se confronter au secret qui la tourmente et faire face à ce qui s’est réellement passé la nuit où May est décédée. Ma note : 3/5 Ce livre, ça faisait longtemps que j’hésitais à le lire. Sa couverture est absolument magnifique, et Emma Watson (noon je ne l’idolâtre pas du tout !) le recommande. Puis une amie super géniale (cc Chacha) me l’a prêté, avec nombres de menaces si je ne le rendais pas en parfait état. « Je n’arrêtais pas de penser à nos cœurs éperdus qui cherchent à atteindre les étoiles – et, par grand vent, aux risques de chute. » La plume d’Ava Dellaira, je l’ai adorée ! Tout d’abord, ce livre est uniquement composé de lettres épistolaires écrites à des morts. Un sujet original et inhabituel, qui aurait pu s’annoncer difficile à lire mais que l’auteure a rendu agréable. Ces morts sont pour la plupart des musiciens, dont Laurel raconte l’enfance, et cite presque chaque fois une chanson (quelques fois un poème) avant d’écrire à propos de ceux-ci. Elle commente la voix du chanteur, l’énergie qu’il fait passer, ce qu’elle ressent lorsque qu’elle l’entend, ou la plume du poète, la magie des mots, leur signification… Autant de moments que j’ai bien aimé. J’ai d’ailleurs écouté les chansons mentionnées en lisant. J’avais un peu l’impression qu’elles comblaient un blanc, qu’elles mettaient du relief à la lecture, alors que d’habitude le livre seul suffit. « Dans l’art de perdre il est aisé de passer maître. » Tout le roman tourne seulement autour d’une seule chose : la perte de May, la sœur de Laurel. Au début, je croyais m’être spoilé sa mort et sa dernière lettre en lisant le résumé. Mais non. C’est juste que toute l’histoire gravite autour d’un seul sujet, qu’elle n’avance pas vraiment avant la fin. Je n’aime pas trop quand les récits stagnent, là c’était parfois pénible. De nombreux souvenirs peuplent le livre, une bonne idée, mais j’ai trouvé qu’il y en avait un peu trop. Même si le thème principal était un peu bâclé, j’ai trouvé l’arrière-plan bien travaillé. Notamment ses relations avec amis et famille. « Laurel ; tu n’aurais pas pu sauver ta sœur. Ma belle, c’est toi que tu dois sauver. Fais-le pour moi, d’accord ? Parce que tu le mérites. » Je n’ai pas vraiment apprécié le personnage principal, Laurel. Elle se remet en question sans cesse, et se compare tout le temps à sa sœur. Elle veut tout faire comme elle, j’ai parfois eu l’impression que ce n’était pas de l’admiration, mais plus, presque de l’idolâtrie. Ce qui m’a rendu Laurel peu attachante, j’avais l’impression qu’elle ne vivait que pour sa sœur… Néanmoins, j’ai bien aimé les personnages secondaires. Autant ses amis que son père. Sa mère m’a par contre agacée à de nombreuses reprises. Et son copain est juste génial. C’est un bon roman, dont le fond pourrait être mieux mais la forme est fabuleuse. A lire avec du Nirvana, The Doors, Amy Winehouse et Guns and Roses en arrière-plan sonore. Auteur : Elsie Chapman Editeur : Lumen Nombre de pages : 346 Prix : 15€ Parution : 16 mars 2014 Dans la ville fortifiée de Kersh, avant d’atteindre son vingtième anniversaire, chaque citoyen doit éliminer son Alter ego, un jumeau génétiquement identique, élevé dans une autre famille. Le compte à rebours se déclenche un beau matin, et chacun a trente petits jours pour affronter son autre moi. West Grayer est fin prête. Elle a quinze ans, et s’entraîne depuis des mois et des mois pour affronter son Alt. Survivre, c’est accéder à une vie normale, terminer ses études, avoir le droit de travailler, de se marier, de mettre au monde des enfants. Mais un grain de sable imprévu vient gripper la machine, et West se met à douter : est-elle vraiment la meilleure version d’elle-même, celle qui mérite un avenir ? Pour rester en vie, elle doit cesser de fuir… son double d’abord, mais aussi ce qu’elle ressent, et qui a le pouvoir de la détruire. Ma note : 3/5 Intriguée par la couverture et le résumé, je l'ai acheté sans préméditation, sur un coup de tête. Bon. Mon avis est assez mitigé. « Remportez la victoire, méritez votre place. » Ce roman est une dystopie, c'est-à-dire une fiction dans laquelle est peinte une société difficile ou impossible à vivre, dont les défauts sont dénoncés. Entre 10 et 20 ans, chaque personne doit tuer son double. Ainsi, elle prouve à la société qu'elle est forte, et obtient sa place. Le but est que chaque habitant devienne un soldat et puisse ainsi, au moindre problème, se battre contre l'extérieur de la ville, en guerre. Un système écœurant, qui n'est pas sans rappeler celui de la trilogie Hunger Games. Je trouve que l'auteure n'a pas assez développé ce système, trop concentrée dans l'intrigue. Ce que je regrette. Ainsi, en lisant, prise par l'écriture et la vitesse du récit, je n'ai pas beaucoup fait attention à la technologie futuriste décrite. J'ai bien aimé cette dimension guerrière de la vie à Kersh, lorsqu'elle suit des cours en tous genres de combats. Par contre j'ai été déçue que ces cours n'aient pas vraiment été décrits. On a beaucoup d'informations sur les armes aussi ; duels et luttes peuplent les pages du roman. L'action est très présente, sans compter les traques, filatures et recherches de planques où passer la nuit qui ont vraiment donné vie au roman. « Comment se fait-il que je crois autant en toi, alors que tu ne crois pas en toi-même ? » Concernant West, je ne l'ai pas toujours aimée. Au tout début, on voit sa force et sa détermination. Mais très vite, suite à la perte d'une personne chère à ses yeux, elle se met à tout remettre en question. Ses pensées, sa logique est confuse et je ne me suis pas du tout attachée à elle. Elle repousse l'aide de la seule personne qui lui reste, réaction que j'ai trouvé idiote et irréfléchie. Et elle fuit. Elle est également illogique : tuer ne lui fait pas peur, mais lorsqu'il s'agit de son Alter-ego, elle hésite. Peut-être parce qu'en tuant son double, on détruit une part de soi-même ? Je n'ai pas très bien compris. Comme si l’auteur avait ébauché ce caractère psychologique, mais sans le mener au bout. Par contre, j'ai vraiment aimé le personnage secondaire. Toujours là pour West, et malgré son refus de soutien, il l'a tout le temps aidée. Parfois il se mettait en colère contre elle, ou était agacé – comme moi –, mais lui pardonnait à chaque fois. « Tu ressens tout trop fort, et trop souvent. Je crois que tu ne sais pas comment ne pas le faire. » En ce qui concerne la plume de l'auteur, je ne l'ai pas vraiment appréciée. Elle est très simple, voire banale, sans originalité. De plus, le récit est assez confus au début. Je croulais sous les informations que je n'avais pas le temps d'assimiler. J'ai dû relire quelques passages pour bien tout comprendre, ce qui m'a un peu déconnectée du récit. Toutefois, la fin rattrape le reste du roman : alors que la première partie avait des périodes lentes et cafouilleuses ; la seconde partie est terriblement prenante, rapide est claire. J'ai dû faire un effort pour lire tous les paragraphes sans en sauter tellement je voulais connaître la suite. Quelques flash-back et souvenirs interrompent parfois l'histoire. Cela m'a permis de faire une pause, et parfois de reprendre mon souffle lorsque l'aventure devenait trop haletante. Ces souvenirs permettent aussi de comprendre à quel point West tenait à sa famille, et que celle-ci lui manque. En résumé, un roman addictif et haletant, mais à l’univers pas assez développé et avec un personnage principal peu attachant. |
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Novembre 2016
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