Auteur : Benjamin Alire Sàenz Editeur : Pocket Jeunesse Nombre de pages : 358 Prix : 17.90€ Parution : 18 juin 2015 Ari, quinze ans, est un adolescent en colère, silencieux, dont le frère est en prison. Dante, lui, est un garçon expansif, drôle, sûr de lui. Ils n'ont a priori rien en commun. Pourtant ils nouent une profonde amitié, une de ces relations qui changent la vie à jamais... C'est donc l'un avec l'autre, et l'un pour l'autre, que les deux garçons vont partir en quête de leur identité et découvrir les secrets de l'univers. Ma note : 4/5 Ce livre était à la base un cadeau pour une amie, j’en ai profité pour le lire. J’avais entendu beaucoup d’avis positifs à son propos, c’est pour cela que je l’ai choisi. Je ne regrette aucunement. « - On t'a déjà dit que t'étais pas normal ? D'où est-ce que tu débarques ? - Une nuit, mes parents ont couché ensemble. » Dès le début, j’ai été marquée par l’ardeur, l’énergie et la puissance des dialogues. Réactions inattendues et répliques surprenantes rythment le roman. C’est vraiment quelque chose qui m’a immédiatement fait rentrer dans l’histoire, qui m’a happée dans l’intrigue ; alors que cela arrive rarement d’habitude. La plume de B. A. Sàenz est très simple et fluide. J’ai trouvé que le roman se lisait un peu trop vite, à mon grand malheur : je n’avais pas envie d’arriver au bout. Sa façon d’écrire est assez poétique, enrichissante – j’ai relevé quelques mots que je ne connaissais pas – et amusante. D’un humour spécial, recherché mais assez naturel. L’auteure arrive à faire passer sentiments, émotions, pensées et réflexions de manière spontanée. Il ne recherche pas une beauté artificielle ni un sens caché. Il est tout simplement direct. Ce qui rend le récit rafraichissant et limpide comme un ciel étoilé au milieu du désert. « Je me suis dit que les poèmes étaient comme les gens. On en comprend certains immédiatement, d'autres jamais. » Les personnages sont fragiles, ils sont humains. Chacun a ses forces et ses faiblesses, ainsi l’on peut facilement s’y identifier. J’ai beaucoup apprécié les parents des personnages éponymes, surtout ceux d’Ari, car ils sont très développés sur le plan psychologique. Les liens familiaux sont eux aussi très présents, comme on peut le voir à la complicité parents/enfants. Tous les personnages sont complexes, et des éléments qui peuvent à premières vue sembler banals leur donnent une véritable profondeur. Par contre je ne me suis pas tellement attachée à eux. Peut-être à cause de la rapidité du récit, et malgré l’identification facile. En tout cas, même si j’ai clairement ressenti leurs émotions, elles ne se sont pas mélangées aux miennes. « Un autre secret de l’univers : parfois, la douleur est comme une tempête venue de nulle part. La matinée la plus ensoleillée peut se conclure pas un orage. Par des éclairs et du tonnerre. » L’adolescence, l’amitié, l’homosexualité et la famille sont des sujets qui m’ont plu. On retrouve par exemple Ari qui se pose beaucoup de questions. Sur son corps, ses changements, l’alcool, le tabac, le sexe, la drogue, l’amour, la mort, les personnes qui manquent, l’amitié, les passions… Autant de pensées qui sont entrées, pour la plupart, en résonnance avec les miennes. « Parfois, cela paraît trop douloureux de regarder certaines choses. Alors, on ne les regarde pas. Mais elles ne s’effacent pas pour autant. » Dans ce livre aussi, on fait mention de musique. On retrouve par exemple les Beatles, ou Ritchie Valens avec La Bamba. De plus en plus d’auteurs recourent à des références musicales, pour plonger parfaitement le lecteur dans le livre, qui s’accorde avec le style de la chanson. Avec moi, c’est quelque chose qui marche totalement. Il m’arrive parfois de mettre mes écouteurs et lancer le titre cité, emportée par les sons et les mots qui défilent à mes oreilles et devant mes yeux. Ce fut un beau livre, rapide et addictif.
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Auteur : Pierre Bottero Editeur : Rageot Poche Nombre de pages : 281 Prix : 7.50€ Parution : 2003 La vie de Camille, adolescente surdouée, bascule quand elle pénètre par accident dans l’univers de Gwendalavir avec son ami Salim. Là, des créatures menaçantes, les Ts’liches, la reconnaissent sous le nom d’Ewilan et tentent de la tuer. Originaire de ce monde, elle est l’héritière d’un don prodigieux, le Dessin, qui peut s’avérer une arme décisive dans la lutte de son peuple pour reconquérir pouvoir, liberté et dignité. Épaulée par le maître d’armes de l’empereur et un vieil érudit, Camille parviendra-t-elle à maîtriser son pouvoir ? Ma note : 4/5 Pierre Bottero et moi, c’est une histoire d’amour depuis bien longtemps. A sens unique. Mais bon. Je suis totalement sous le charme de sa plume. Ça faisait longtemps que je n’avais pas relu cette trilogie, alors je me suis fait le premier tome. Et comme d’habitude, il m’a fascinée. « Camille laissa dériver ses pensées au gré de ce qu'elle venait d'apprendre. Elle avait l'impression que sa vie était un puzzle immense dont toutes les pièces étaient mélangées. Impossible d'avoir une idée de son dessin final. » La Quête d’Ewilan, c’est tout d’abord une idée de génie : Gwendalavir ; et ce monde parallèle à celui que nous connaissons. Un univers palpitant, plein d’actions et de surprises. Des guildes sombres et puissantes, des ennemis résistants et rusés, des fauves féroces et sauvages. De l’inconnu à chaque tournant, de l’étonnement sur tous les chemins. On a beau arpenter la piste, monter dans les niveaux, débloquer les verrous, l’inconnu nous fera toujours face. Une création suivie d’une idée encore plus brillante : l’Imagination. Se représenter des dessins, puis les faire basculer dans la réalité. Un concept éclatant, réfléchi, et créatif. Qui en fait rêver plus d’un. Dont moi. « -Et voilà ! s’exclama-t-il, elle recommence. Tu veux que je te l’écrive en alexandrins sur un papier de notaire ? Si tu pars, je pars. Où tu vas, je vais, même au fond du fleuve. Alors arrête de dire des bêtises. » A ce monde s’ajoute des personnages merveilleux, et très vite attachants. Dès les premières pages, on se prend d'affection pour les héros, tous complémentaires. Rôdés au combat, vieux mais savants, jeunes et énergiques, réservés cependant bienveillants, bavards ainsi que francs. Ou, dans la catégorie des « méchants », froids et sévères, dominateurs et rusés, idiots et brutes, intelligents et meurtriers. J'ai adoré tout le petit groupe de personnages partant ensemble pour une quête . Tous sont enjoués, arrivent à faire face aux dangers, tout en gardant une certaine bonne humeur. Peut-être un petit peu trop, j'ai parfois eu l'impression d'une trop grande légèreté de leur part ; comme s'ils pensaient que la mort ne les atteindrait jamais. Mais peu après que j'ai eu ces pensées, un peu d'indécision, de frayeur ou d'abattement sont apparus. Le balancement des émotions était donc harmonieux, même s'il était parfois frugalement en retard. J’ai également été touchée par cette bonté que décrit l'auteur, et qu'ont les habitants, autant de Gwendalavir que de notre monde. Un SDF, par exemple, qui n'a rien excepté quelques livres leur a proposé de les abriter dans sa « foutue planquette ». Ce n'est pas grand-chose, peut-être, mais j'ai trouvé cela émouvant. « - Je me sens sale et aussi reposée que si j'avais dormi dans une essoreuse à salade. - C'est à peu près ça, ma vieille, sauf que tu ne ressembles pas à une laitue. Par contre, je suis d'accord, tu es vraiment sale. Et pour être complètement honnête, tu ne sens pas très bon non plus. » Comme on dit, le meilleur pour la fin : la plume de Bottero. Elle est absolument fabuleuse. Si vous n'avez pas encore eu l'occasion de lire un de ses livres, c'est un grand malheur auquel il faut absolument et immédiatement remédier. Si c'est le cas, vous avez dû vous régaler. Bottero mélange un lexique riche et varié, un vocabulaire précis, un langage assez soutenu, différents registres et des phrases lyriques. Le résultat est époustouflant. Il alterne réflexions des personnages, dialogues, descriptions et actions à la perfection, d'une façon superbement équilibrée. Son style est rafraîchissant au possible. Ce premier tome, créatif, nous plonge totalement dans un doux et joyeux récits. Si ce livre était un chemin, il passerait par une grande variété de paysages, plus beaux les uns que les autres, dans lesquels chacun se sentirait à son aise. Seul défaut : la route serait trop courte, et le bout arriverait trop vite. Auteur : Markus Zusak Editeur : XO Editions Nombre de pages : 527 Prix : 19.90€ Parution : 2007 ♥ Coup de Cœur ♥ Leur heure venue, bien peu sont ceux qui peuvent échapper à la Mort. Et, parmi eux, plus rares encore, ceux qui réussissent à éveiller Sa curiosité. Liesel Meminger y est parvenue. Trois fois cette fillette a croisé la Mort et trois fois la Mort s'est arrêtée. Est-ce son destin d'orpheline dans l'Allemagne Nazie qui lui a valu cet intérêt inhabituel ? Ou bien sa force extraordinaire face aux événements ? A moins que ce ne soit son secret... Celui qui l'a aidée à survivre. Celui qui a même inspiré à la Mort ce si joli surnom : la Voleuse de livres... Ma note : 5/5 Depuis longtemps dans ma Pile à Lire, j’étais plutôt réticente à le commencer. Mais des amis l’avaient lu pour le cours de français et avaient bien aimé, alors qu’ils n’aiment pas tellement lire. Je m’y suis donc mise, curieuse... « Il s’est tué parce qu’il voulait vivre. » Le début de l’histoire était plutôt lent, je n’étais pas prise par le récit. Mais il m’intriguait tout de même. Je me suis donc accrochée, et, peu à peu, les phrases ont défilé sous mes yeux. De plus en plus vite, comme dans un wagon de montagnes russes : doux au démarrage, puis hyper rapide, dont quelques temps en apesanteur, le souffle coupé. Et quand on en ressort, on est chamboulé, un sourire jusqu’aux oreilles, le cœur palpitant toujours. « Parfois, ça me tue, la façon dont les gens meurent. » La plume de Markus Zusak est fabuleusement originale. Sa manière d’écrire, pleine de figures de style créatives, de jeux de mots ironiques, de paradoxes contradictoires et de remarques pertinentes, s’allie à une écriture crue et sèche lorsqu’il décrit les massacres de façon écœurante. Réunis avec la narratrice, la Mort elle-même, le résultat est simplement incomparable. « Imaginez que vous deviez sourire après avoir reçu une gifle. Imaginez maintenant que vous deviez le faire vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Voilà ce que cela impliquait, de cacher un juif. » Le grand thème du roman, c’est la Mort. Tout de suite après viennent la guerre, l’Allemagne, l’antisémitisme et le nazisme. Le roman commence en 1939. On suit donc toute la progression de la Seconde Guerre mondiale. Communistes tués, juifs cherchant à se cacher mais finalement déportés, hommes envoyés au front, brigades de jeunes, rationnement, vol pour manque de nourriture… En plus d’être passionnant et historique, le roman est également instructif : des définitions de mots allemands coupent parfois les pages, en parallèles avec les pensées d’Elsa. Pour moi qui ai pris l’allemand comme deuxième langue vivante, j’ai trouvé cela habile. J’ai retenu quelques mots, que je n’hésiterai pas à placer discrètement dans un DS. « Il me touche, ce gamin. A chaque fois. C'est son seul défaut. Il me fend le cœur. Il me fait pleurer. » De nombreuses émotions sont également transmises, notamment la violence et la douleur, la tristesse et la colère. La compassion et l’injustice, la solitude et la bonté. Au fur et à mesure que les mots glissent sous nos yeux, ces sensations se décuplent et deviennent de plus en plus virulentes. Le regard se brouille, les larmes viennent naturellement aux yeux. « Max releva la tête, avec une tristesse infinie mêlée d’étonnement. « Il y avait des étoiles, dit-il, elles m’ont brûlées les yeux. » » Les personnages sont vraiment attachants. Et immensément touchants. Surtout le meilleur ami de Liesel, Rudy. Pour ne citer que lui. Je les ai vraiment, tous, adorés. L’auteur ne jugeait pas du tout ses personnages. Là, on le voyait vraiment. Ils ont des défauts, mais c’est comme si chacun acceptait totalement l’autre, sans agacement ni énervement. Les personnages principaux étaient parfois en colère, mais jamais envers leurs amis ou leur famille. Toujours contre le destin, ou bien contre eux-mêmes. Altruistes, généreux, affables, bienveillants, dévoués, miséricordieux. Ce sont des qualités que l’on retrouve chez eux, qui m’ont émue. Elles rendent comptent des états d’esprit lorsqu’il faut se serrer les coudes. Mentalités qu’aujourd’hui, beaucoup ont oublié ; et que personne n’a autant qu’eux. On retrouve aussi une complicité débordante entre ces personnages. On se rend compte à quel point ils sont proches, à quel point leurs liens sont forts. C’est quelque chose de vraiment frappant. Vous cherchez un livre émouvant, original et tant qu’à faire historique ? Vous l’avez trouvé, c’est celui-ci. Auteur : Nathalie Nothomb Editeur : Le Livre de Poche Nombre de pages : 186 Prix : 5.50€ Parution : mai 1999 Mais que diable Amélie-san allait-elle faire dans cette galère ? C'est la question qu'on se pose en découvrant l'invraisemblable traitement auquel la jeune narratrice, double à peine voilé de l'auteur, est confrontée lors d'un emploi de quelques mois au Japon. Embauchée par la compagnie Yumimoto, Amélie espère bien pouvoir faire ses preuves dans ce pays qui la fascine tant depuis qu'elle y a séjourné enfant. C'est sans compter sur la subtilité des règles tacites qui régissent la société japonaise, sans compter encore sur le mépris de Mlle Mori, sa supérieure. Les humiliations et les vexations se succèdent et la soumission s'installe : Amélie pensait être traductrice, elle finira dame pipi de l'entreprise… Ma note : 3/5 M’intéressant au Japon, ma mère m’a conseillé ce livre qui en parle. Enfin, principalement de ses sombres aspects. « L’argent, chez Yamamoto, dépassait l’entendement humain. A partir d’une certaine accumulation de zéros, les montants quittaient le domaine des nombres pour entrer dans celui de l’art abstrait. » Amélie-san, c’est une jeune belge qui a intégré une entreprise japonaise, Yamamoto, pour un an, postulant comme traductrice. Mais voilà qu’elle se retrouve employée à ne rien faire. Quand enfin ses supérieurs directs lui donnent un travail – complètement opposée à la fonction qu’elle devrait avoir –, elle le foire. Doucement, elle descend dans les profondeurs des échelons de la hiérarchie. Souvent, on ne connaît le Japon que par sa culture. Mangas, dramas, animés, Jmusic et autres, cette culture nous fascine. Amélie Nothomb, dans son roman et avec son humour hyperbolique, nous montre que les apparences ne sont pas toujours ce que l’on croit. Ainsi, l’auteure dénonce la hiérarchie japonaise dans toute sa laideur, la passion incompréhensible de ses habitants pour le travail. La légère mais toutefois présente discrimination envers les Occidentaux. Elle y va sans douceur, virulente, comparant une dispute d’un supérieur à un viol. Mais lorsque l’on est en bas de la pente, on ne peut que se faire regarder de haut par ses gens à l’esprit de supériorité tellement développé. Sans rien faire, car on leur est inférieur. C’est le message qu’elle passe, racontant sa vie dans l’entreprise et la jalousie de chacun. « Le Japon est le pays où le taux de suicide est le plus haut, tout le monde le sait. Pour ma part, ce qui m’étonne, c’est qu’il ne soit pas plus fréquent. » Amélie, au début, est plutôt fière et indisciplinée, quoique naïve. Intelligente, elle se bat pour obtenir son vrai poste. Elle est amusante aussi, à imaginer pourquoi les Japonais sont si figés et leur inventant une enfance qui leur exclut le bonheur de la vie. Mais plus la lecture avance, plus son moral baisse. Elle devient maladroite, distraite, idiote, superficielle, et surtout soumise. Face à a société, elle ne peut plus se battre. Elle abandonne. Certains personnages m’ont vraiment dégoûtée, et je dois avouer que je ne portais pas Amélie dans mon cœur. Sa supérieure, Mori Fubuki, tellement cruelle, qui a annihilé toutes possibilités de promotion pour elle et qui se fait un tel plaisir de l’enfoncer encore plus bas, elle l’admire, victime d’une adoration superficielle. Même si cela était sûrement encore l’humour noir de l’auteur, qui s’amusait à tourner Amélie de la façon la plus pathétique possible, cela m’a tapé sur les nerfs. Elle vénère cette Mori uniquement pour sa beauté, et est prête à tout lui pardonner juste pour contempler son visage. Tellement frustrant ! « Mon esprit n’était pas de la race des conquérants, mais de l’espèce des vaches qui paissent dans le pré des factures en attendant le passage du train de la grâce ? Comme il était bon de vivre sans orgueil et sans intelligence. J’hibernais. » La plume de l’auteure est singulière. Simple, fluide et cynique. Totalement crue. Pleine de phrases qui m’ont atomisé le cerveau et poussée à la réflexion. Elle a vraiment un humour noir, aussi sombre que les chiffres pythagoriens qu’elle écrit de son encre carbone. Mais vraiment. Son écriture est crue, elle n’hésite pas à entrer dans l’autodérision en se rabaissant de manière cruelle. N’ayant pas l’habitude de lire des romans tels celui-ci, cela m’a beaucoup marquée. L’écriture à la première personne du singulier ajoutée au tout, le mélange donne un roman qui nous fait éprouver des émotions surprenantes. Un étonnement à des moments les plus inattendus, de la pitié, de la colère, de l’injustice et, évidemment, il provoque aussi la réflexion. Ce livre est bien sinistre. Mon premier Amélie Nothomb, et pas le dernier. A lire si vous vous sentez trop optimiste. Auteur : John Green Editeur : Gallimard Jeunesse Nombre de pages : 416 Prix : 15€ Parution : 17 mars 2011 Miles Halter, c’est ce garçon bon élève et solitaire. Il ne s’encombre pas d’amitiés inutiles, il vit juste un peu. En faisant ce qu’on attend de lui et avec ses dernières paroles. Mais il décide de viser plus grand, de vivre vraiment. Alors il change de lycée. En compagnie d’Alaska et du Capitaine, Miles – alias Le Gros – découvre le « Grand Peut-Etre » et commence enfin à vivre. Tout se passe pour le mieux, jusqu’à CE jour, qui le change complètement. Ma note : 4/5 Ce roman, beaucoup d’amis m’en avaient parlé. Leurs avis étaient vraiment mitigés, avec néanmoins une tendance vers le positif. Comme John Green est un des auteurs que je préfère, et qu’en plus ce livre est le premier qu’il a écrit, je me suis dit : Pourquoi ne pas me faire mon propre opinion dessus ? Et je l’ai acheté. « Vous fumez par plaisir. Moi, c’est pour mourir. » Comme d’habitude, les personnages de Green sont réalistes. Ils ont des qualités, mais aussi nombre de défauts ; ce ne sont pas ces superhéros parfaits qu’on peut voir dans certains livres. Ainsi, on s’y identifie très facilement. Et l’on remet en question le monde, tout en apprenant et découvrant de nouvelles facettes de l’humanité. Ce qui frappe, c’est la franchise. L’écrivain ne s’embête pas de mots inutiles. Il met des phrases là où il faut, nous fait réfléchir. Le récit tourne autour de dernières paroles. Green a transféré sa passion à son protagoniste. Ainsi, il nous fait partager ses émotions, ses questions et ses réflexions. Il nous fait héritiers de ses pensées, nous fait suivre son parcours pour pouvoir, tous, les méditer. Et partir en quête d’une réponse. Toutefois, le livre ressemble beaucoup à La face cachée de Margo. L'ayant lu il y a peu de temps, cette similitude - notamment entre les personnages - m'a beaucoup déçue. « Alors je suis retourné dans ma chambre et je me suis écroulé sur mon lit, en me disant que si les gens étaient de la pluie, j'étais de la bruine et elle, un ouragan. » Miles, c’est ce type d’ado discret, qui attendait le changement. Il l’a trouvé en Alaska. Alaska, c’est ce genre de fille qui balaie tout sur son passage. Comme un aimant, elle attire les gens et les regards. Elle fait ce qui lui plaît, sans se soucier des conséquences. C’est un génie à sa manière. A côté d’eux, on a ces autres personnages, chacun avec sa dignité, son identité et sa personnalité. Ils apportent cette petite touche qui pimente le récit, qui donne vraiment envie de le lire. « Comment allons-nous sortir de ce labyrinthe de souffrance ? » Green nous plonge vraiment dans la vie de lycéens. Soirée, cours, famille, amis et clopes. Rap, jeux, action ou vérité. Mort, déception, divorce. Vérité cachée, farces, complicité. Ce livre couvre d’innombrables sujets, de façon plus ou moins étendue, mais en apportant toujours un petit quelque chose. Le récit est divisé en deux parties : « Avant » et « Après ». Tout ce qu’il y a de plus intriguant. La découverte du moment qui les délimite est vraiment exceptionnelle. Mais j'ai trouvé que la partie "Anat" n'était pas pass prenante. A quelques moments, j'ai eu envie de poser le livre et de passer à un autre car je m'en lassais un peu. « On passe sa vie coincé dans le labyrinthe à essayer de trouver le moyen d'en sortir, en se régalant à l'avance à cette perspective. Et rêver l'avenir permet de continuer, sauf qu'on ne passe jamais à la réalisation. On se sert de l'avenir pour échapper au présent. » La plume de l’auteur est très fluide et aisée à lire. Légère, elle fait sourire et même quelques fois rire. Emouvante également. D’une émotion à l’autre, elle nous balade au gré de ses caprices. En lisant ce roman, on est pris dans une montagne russe de sentiments. Montées et descentes se succèdent à grande vitesse, entraînantes, sans se soucier de savoir si le lecteur a le vertige ou non. Pour résumer en un seul mot : intense. |
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