Auteure : Francesca Zappia Editeur : Robert Laffont (collection R) Nombre de pages : 441 Prix : 18.50€ Parution : novembre 2015 La folie est son quotidien, rien ne la préparait à être « normale ». - On joue au jeu des vingt questions ? - OK, mais c'est moi qui les pose cette fois. - Ça marche. - Si je devine en moins de cinq questions, je serai vraiment déçue. Il esquisse un sourire et répond : - Ne m'insulte pas. - Est-ce que tu es vivant ? - Oui. - Tu habites ici ? - Oui. - Je te connais ? - Oui. - Est-ce que je t'ai rêvé ? Ma note : 5/5 J’ai vu ce livre en librairie. Je n’ai pas pu l’acheter, mais il m’avait envoûtée. Puis quand j’y suis retournée, immanquablement, je l’ai pris. J’étais déjà subjuguée. « Les gens communiquent avec une facilité déconcertante quand ils ont peur – sauf qu’ils ont tendance à communiquer n’importe quoi. » Dès les premiers mots, j’ai su que ce livre allait être un chef d’œuvre. Peut-être à cause de cette force qui imprègne chaque mot, chaque phrase, chaque chapitre ? Ou bien de cette stupéfiante créativité dont fait preuve l’auteur dès le tout début ? Aucune idée, mais j’en étais persuadée, et le suis encore plus maintenant cette lecture terminée. Rien que l’histoire est fascinante. Même si elle consiste seulement à suivre la vie de quelques personnes, elle nous hypnotise. Alex, lycéenne, est schizophrène et paranoïaque. Ne pouvant se fier à ses sens, elle s’appuie donc sur son appareil photo, réexaminant encore et encore ses photos, pour tenter de distinguer la réalité de son imagination. Dès qu’elle sort, elle fait un tour sur elle-même pour vérifier les alentours. Au cas où quelqu’un se trimballerait avec une arme, sait-on jamais. Une simple journée au lycée devient alors un véritable périple, une aventure trépidante. Dans laquelle le vrai et le faux s'entremêlent, jusqu'à ce qu'on ne puisse les distinguer l'un de l'autre. « Celia Hendricks avait été agressée par une boutique de cosmétique. Aucune chevelure n’avait cette teinte jaune naturellement et sa peau était prisonnière d’une armure de maquillage. » Ce livre, c’est avant tout des personnages hors du commun. Ce qui ne veut pas dire immortels ou autre, juste qu’ils sont tellement singuliers et uniques que c’en est ahurissant. Ils ont, chacun, leurs problèmes – et certainement pas des moindres – mais, malgré tout, nous donne une leçon de vie à couper le souffle. Tout simplement désarmante. Renversante. Ils nous aspirent dans un maelström de sentiments, duquel il est difficile d’en sortir inchangé. Si ce n’est impossible. Ils sont tellement eux-mêmes ; et à travers leur vie, nous engouffrent dans virée une bouleversante. Et Alex, le personnage principal, parlons-en. Elle est perpétuellement déconcertante. Vraiment. On ne sait jamais comment elle va réagir, son attitude nous surprend toujours au plus haut point. On est plongé dedans par l’auteure, mais celle-ci arrive pourtant à nous balader dans tous les sens, avec un facilité qui en deviendrait presque frustrante. Ainsi, les chutes surviennent d’une façon tellement inattendue que l’on est là, devant le livre, médusé. Pétrifié. La bouche grande ouverte, les yeux écarquillés. Tout simplement sous le choc. « C’était la seule personne devant laquelle je pouvais pleurer, parce que c’était la seule personne qui ne me demande jamais ce qui n’allait pas, si j’avais besoin de quelque chose ou si elle pouvait m’aider. Elle était là, point barre. » La plume de l’auteure n’est certainement pas en reste. Toujours un peu décalée, elle est à mourir de rire, tout en étant pleine de sérieux et d’interrogations. Elle nous entraîne si facilement d’une émotion à l’autre. Peur, espoir, trouble, ravissement, colère, injustice… sans pour autant qu’on arrive à saisir totalement ce que l’on ressent. On est simplement ballotté par l’auteure au gré de ses envies, sans toutefois nous départir de cette stupeur admirative qui nous heurte à chaque mot. La petite touche de fraîcheur, de pétillant, était présente ; ce qui a pour moi tout rendu plus vivant. Plus vrai. Cette touche indispensable à toute histoire, et qui fait d’un livre un coup de cœur, était l’érudition des personnages. A travers un certain jeu, que je vous laisse découvrir ; ainsi que le savoir d’un personnage en particulier, qui est vraiment attachant, j’ai été touchée. Et j’ai coulé. J’ai succombé. Ce livre, je vous le conseille tellement. C’est une véritable pépite, originale comme pas possible. Une seule chose est sûre : il vous retournera le cœur.
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Auteure : Robyn Schneider Editeur : Pôle fiction Nombre de pages : 405 Prix : 8.15€ Parution : octobre 2015 Ezra Faulkner, 17 ans, sportif, beau, brillant, appartient à la clique branchée du lycée d'Eastwoood High, en Californie. Mais un soir d'été un drame survient et sa vie bascule. Son année de terminale ne se passera pas comme prévu, Ezra ne sera plus le roi de la promo qu'on attendait...Brisé, il déjeune désormais à la table des losers. Parmi eux, il y a une nouvelle, excentrique et fascinante : Cassidy Thorpe... Ma note : 4/5 Encore un cadeau, qu’encore je squatte (coucou Pauline ♥). (Et désolée de poster de plus en plus rarement, j’ai moins de temps en ce moment ^^) « Pour moi, garder le silence était une façon de me protéger. Les mots peuvent vous trahir si vous ne choisissez pas les bons, ou ne plus rien exprimer si vous en utilisez trop. » En commençant ce livre, je m’attendais à une romance, un peu stéréotypée mais pleine de vie. J’avais raison sur un point, tort sur l’autre. L’histoire débute tout en beauté. Elle nous met en appétit, et nous dévoile d’une certaine manière ce que la suite sera. C’est-à-dire amusante et studieuse, déroutante et sérieuse. Elle tangue judicieusement entre humour et culture, tout en étant parsemée de peurs, larmes, colères et rancœurs. Ainsi suit-on Ezra, déchu, pour une année mouvementée. « Si les choses finissaient toujours par s’arranger, comme les gens l’affirment, le bonheur pourrait se mesurer sur un tableau graphique. Il suffirait de tracer l’abscisses et l’ordonnée, marquer une croix pour chaque chose positive et le tour serait joué. Mais c’est de la connerie. Car le bonheur n’est pas quantifiable. » Le plume s’accorde parfaitement avec le récit. Elle déborde de sourires, mais aussi de larmes ; elle est pleine de jeux de mots et d’esprit. L’auteur, facilement, nous fait éclater de rire en lisant les répliques rapides et amusantes, quand ce ne sont pas les situations comiques ou les réflexions hilarantes. Mais d’un autre côté, elle est aussi authentique et indiscutable. Et bien sûr, un petit brin de folie traîne ici et là, rendant tout tellement plus vivant. « J’étais stupéfait de voir le nombre de personnes qui filmaient l’événement, incapables de vivre l’instant présent. » Les personnages sont singuliers et fascinants, mais il est tout de même facile de s’y identifier. Intelligents et complets, ils définissent parfaitement le terme « vivre », souvent confondu avec le simple mais superficiel « exister ». Notamment par leur amitié. Parfois peut-être deviennent-ils trop influençables, trop faciles à partir en embrouilles, à l’image des adolescents qu'ils sont. Mais pourtant, ils restent différents. Sans aucun doute. Leur évolution n’est pas heureuse et naïve, au contraire. Elle représente plutôt une chute. Mais rien ne dit que celle-ci respecte la gravité. Rien ne dit qu’ils tombent vers le bas. Ni que cette chute se fait sans bouleversement ou accroc du vent. Et même si Ezra fait parfois un peu cliché (or vous avez compris à quel point je hais les stéréotypes), je l’ai quand même apprécié. Si vous cherchez une romance sérieuse et amusante, ce livre et vous êtes faits l’un pour l’autre. |
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Novembre 2016
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