Cette chronique va être un peu particulière, pour la simple et bonne raison que je ne vais pas seulement chroniquer un livre. Je m’explique : il y a quelques temps, je suis allée voir une pièce de théâtre dans le cadre des cours de français. Fabrice Luchini et moi, s’appelle-t-elle, dont le réalisateur et unique acteur est Olivier Sauton. Je n’aurais jamais pensé autant aimer une pièce de théâtre, c’est pourquoi je souhaite la partager. « C’est pas classique parce que c’est vieux ! C’est classique parce que c’est intemporel ! » C’est donc l’histoire d’un jeune homme, peu cultivé mais assez vif d’esprit, nommé Olivier Sauton. Excepté les femmes et le sport, il n’aime qu’une seule chose : lui-même. D’où son désir de devenir comédien. Quand, dans la rue, il croise le fameux Fabrice Lucchini, son idole, il saute sur l’occasion et lui demande de devenir son mentor. Nous suivons alors les rencontre entre Olivier et Lucchini. « Tu prétends devenir comédien, et tu n’es jamais allé au théâtre ? Mais c’est comme si tu prétendais devenir homme politique, et que tu n’avais jamais fraudé ! »
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Auteur : Primo Levi Editeur : Pocket Nombre de pages : 314 Prix : 6.30€ Parution : 1947 En 1943, Primo Levi, « citoyen italien de race juive », s’engage contre l’Italie fasciste. Très vite fait prisonnier, il est envoyé dans un camp de travail (Arbeitslager) à Monowitz, en Pologne. À travers son regard qui se veut assez neutre, nous découvrons le Lager. Honnêtement, ce livre est vraiment glaçant. On nous parle souvent des guerres avec des termes tels que « crime contre l'humanité », « atroce », « génocide » ou « sanglant » ; des mots terriblement abstraits. Lire ce livre, c’est entre-apercevoir le tourment et la terreur qu’elles ont suscités, et surtout réaliser complètement leur appartenance à la réalité. Primo Levi nous conte tout d'une façon simple et crue, riche en détails et explications. Plus qu’autobiographique, son travail s’assimile à celui d’un véritable historien. Et à travers les pires exactions commises par l’humanité, Primo Levi certes exprime la désillusion que connaît l’homme envers l’homme, mais réfléchit à la condition humaine. En nous mettant face à cette réalité, en nous faisant nous confronter à l’histoire, il nous fait nous interroger à notre tour. Bienvenue aux enfers humaines. Auteur : Tom Easton Editeur : Lumen Nombre de pages : 368 Prix : 15 € Parution : septembre 2015 Partie chercher une vie meilleure dans ce qu'on appelle désormais les Îles, au Nord d'une Europe ravagée par la guerre, Mila est capturée par des agents du gouvernement qui implantent dans sa tête, comme à tous les citoyens du pays, un téléphone destiné à leur transmettre quasiment en temps réel le moindre de ses mouvements. Le hic ? Au cours de l'opération, ils découvrent un autre appareil suspect dans son crâne, un objet qui ressemble beaucoup à une bombe. Qui a placé cet engin là et pourquoi ? Elle-même l'ignore. Mila n'a plus le choix... Elle doit fuir. Et pour sauver sa vie, c'est peu de dire que le temps lui manque. Afin d'échapper aux soldats d'élite lancés à ses trousses, elle ne dispose que d'un seul minuscule avantage : 7 petites secondes d'avance sur ses poursuivants, pas une de plus ! C'est le temps que mettent les informations saisies par le téléphone à parvenir aux autorités. Une impitoyable course contre la montre commence, qui pousse peu à peu Mila dans ses retranchements... Contrainte de faire preuve d'une inventivité permanente, elle doit exploiter toutes les failles du système et rivaliser de sang-froid, de réactivité et de ruse pour survivre ! Ma note : 4/ Ce livre, en plus d’avoir une magnifique couverture, avait fait un peu de bruit sur la blogosphère. C’est pourquoi j’ai presque sauté de joie quand j’ai pu le lire (merci la RT !). Je l’avais d’ailleurs lu en lecture commune avec Antoine d’Odyssée livresque (même s’il traçait comme pas possible), dont vous pouvez lire sa chronique ici.
« Des cygnes géants. Ce sont des cygnes violets qui m’ont amenée jusqu’ici. » Comme tous les livres de Lumen, 7 secondes est une dystopie. Ainsi, l’univers futuriste – à la ressemblance troublante au monde d’aujourd’hui – est profondément développé. Le passé de celui-ci, le mode de vie des habitants, la société en général… Le tout disséminé d’une manière douce et progressive, qui ne nous assomme pas d’informations. Petit à petit, nous en apprenons toujours plus sur Mila et l’univers dans lequel elle évolue, à travers ses propres pensées. Etant une dystopie, ce roman nous invite à de nombreuses réflexions, parmi lesquelles le partage des richesses entre pays riches et pauvres, la surveillance totale ainsi que les migrants et la manière avec ils sont accueillis. Sans compter un petit clin d’œil cynique à l‘interconnexion, notamment à certains adolescents dont la vie sociale est toute contenue dans un petit boîtier électronique appelé portable. Un livre qui laisse songeur. « Qu'est-ce que vous voulez, au juste ? Pouvoir abattre les clandestins sans sommation ? Farcir le pays de caméras de surveillance ? Armer la population et transformer chaque citoyen en Agent ? Instaurer un régime d'espionnage, de méfiance, de haine ? » L’héroïne du roman m’a captivée. Personnage au passé miséreux, elle regorge d’inventivité et de cynisme. A la fois réservée et audacieuse, elle cherche simplement à survivre pour enfin pouvoir vivre. Quelque chose qui peut sembler banal, mais l’est nettement moins pour Mila. Les autres personnages ne sont pas en reste. Tantôt amicaux et généreux, d’autres fois exaspérants et manipulateurs, tous sont cependant simples et attachants. J’ai seulement regretté ne pas en apprendre plus sur eux. Le seul réel point négatif de ce livre, pour moi, est qu’il est trop court. En effet, il se lit très rapidement – possiblement en une fois pour certains. Ce qui est dommage, et peut ne pas donner assez de temps au lecteur pour s’interroger, pour réfléchir. « Mais vous êtes quoi, au juste ? - Sept secondes d’avance sur vous, voilà ce que je suis. » La plume de l’auteur est entraînante, quoique très – trop ? – simple. Palpitante, saccadée, elle nous entraîne dans un long mouvement staccato aux notes percutantes et au tempo haletant. Elle s’accorde totalement à l’histoire, dans laquelle fuite trépidante et souvenirs plus calmes s’enchaînent. Durant cette échappée pour un avenir meilleur, Mina a donc sept secondes d’avance. Un temps – qui nous semble pathétiquement court – correspondant au décalage entre ce que voit Mila et la retransmission à laquelle a accès le gouvernement. C’est ce principe, plus que tout, qui m’a fascinée. En sept secondes, que fait-on, aujourd’hui ? On boit un verre d’eau, on enlève son manteau, on se remet du rouge à lèvre… Mina, elle, a sept secondes pour tenter sauver sa vie. Et pour ça, on peut dire qu’elle est une professionnelle ! Elle ne cesse de nous impressionner, agissant de façon chaque fois plus surprenante. Une excellente dystopie, un petit peu trop courte cependant. Absorbante et captivante, elle nous entraîne dans un univers futuriste, nous laisse méditatifs. |
Prochaines chroniques :Citation de moi-s« Certains jours, j'ai rêvé d'une gomme à effacer l'immondice humaine. »
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Novembre 2016
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