Auteur : Ransom Riggs Editeur : Bayard Jeunesse Nombre de pages : 443 Prix : 15.90€ Parution : juin 2012 Une histoire merveilleusement étrange, émouvante et palpitante. Un roman fantastique, qui fait réfléchir sur le nazisme, la persécution des juifs, l’enfermement et immortalité. Ma note : 4/5 Comme on me l’avait trèèès fortement recommandé, je me suis presque vue dans l’obligation de l’acheter. Et l’ai quasi immédiatement commencé, curieuse au possible.
« J’avais toujours eu conscience que le ciel était plein de mystères, mais je réalisais seulement aujourd’hui que la Terre l’était aussi. » Sitôt pris en main, j’ai eu un coup de cœur pour l’objet-livre en lui-même. Cela peut paraître quelque peu loufoque, mais il est vraiment magnifique. Plutôt dense, c’est seulement en la regardant de plus près que la couverture nous semble énigmatique, quelque chose de singulier s’en dégageant. Mais c’est en le feuilletant que je suis tombée sous le charme. Ce livre, c’est plus qu’un livre ; c’est une véritable œuvre d’art. Les premières pages sont uniquement constituées de motifs ornementaux, arabesques gracieuses et récurrentes, lignes ocres qui s’entrelacent en une sobriété hypnotisante. Les chapitres, eux, sont entrecoupés de photos ensorceleuses à consonance surnaturelle et perturbante. Qui renforcent, encore, le mystère planant autour de ce livre. « On s’accroche à nos contes de fée jusqu’à ce que le prix de ces croyances devienne trop exorbitant. » L’histoire est surprenante. Or, j’adore les livres surprenants. Donc, j’aime ce roman. (Hop un petit syllogisme pour la route). Il m’a toujours prise par surprise, et jamais je ne m’attendais à la suite. Aussi, il est original comme pas possible. Au début, on s’attend à quelque chose de flippant et de paranormal. Mais peu à peu, tout évolue. L’auteur installe facilement une ambiance tendue et instable, nous donnant l’impression d’être prêt à tout ; alors que c’est loin d’être le cas. Par contre, contrairement à ce que la quatrième de couverture annonce, je n’ai pas vraiment trouvé que le roman fait méditer sur le nazisme. Enfin, pas ce premier tome en tout cas. Il reste assez enfantin, et n’aborde qu’assez peu le fascisme allemand au XXe siècle. Ce qui m’a déçue, étant donné que je m’intéresse à cette période de l’Histoire ; et que je ne suis pas vraiment fan des romans "jeunesse". D’ailleurs, je vous déconseille tout autre résumé que celui situé sur la quatrième de couverture, que j’ai fait apparaître plus haut. Il n’est pas le plus génial du monde (cf. la déception que j’ai exprimée juste au-dessus), mais il ne spoile rien. À mon avis, ceux qu’on peut par exemple trouver sur Babelio gâchent un peu l’histoire ainsi que le suspense et l’inattendu qui caractérisent tellement bien ce roman, présents dès le tout début. « Et tout ça, à cause d’une blessure vieille de soixante-dix ans que j’avais reçu en héritage, tel un cadeau empoisonné. A cause de monstres que je ne pouvais pas tuer, car ils étaient déjà morts. » La plume de l’auteur est vraiment fabuleuse. Je m’en régalais, la dévorais. Elle est fluide, et réellement addictive. J’ai plusieurs fois dû relire certains paragraphes que, dans mon empressement à vouloir lire la suite, j’avais tout simplement sautés. La fin surtout tient vraiment en haleine. Aussi, sa plume est belle. Simple. Ainsi, elle fait facilement ressortir les émotions. Sans aucun fard, elle est franche et directe. Mais ô combien pure et captivante. Certains passages m’ont vraiment laissé émerveillée. Peut-être la connaissez-vous aussi, cette heureuse béatitude ; elle qui nous laisse fascinés devant une page pendant un très long moment, la bouche ouverte, lisant et relisant sans cesse une phrase, lui trouvant une beauté indéchiffrable, toujours différente. J’ai heureusement échappé au filet de bave qui dégouline gracieusement d’un coin de la bouche, mais je n’en étais pas loin ! « Je vénérais mon grand-père. Quand j'étais petit, ses histoires fantastiques m'avaient appris que la magie avait sa place dans la vie. » Le narrateur et personnage principal, Jacob, est à l’image de la plume : simple. Ni pénible, ni cliché, ni ennuyeux, ni quoi que ce soit. Il fait ce qu’il pense, même s’il semble réservé et discret. Et il pense aux autres, sans entrer dans le mélodramatique. Il est seulement naturel. Son grand-père, lui, m’a beaucoup marqué. Il est mystérieux, on ne sait jamais si ce qu’il dit est vrai, ou non. Et c’est cette dimension sibylline qui le rend attirant. Au contraire, les amis de Jacob m’ont paru pénibles et à l’avis très changeants pour la plupart. Ce qui a tendance à beaucoup m’agacer. Mais les personnages, bien que ce tome n’étant qu’un aperçu, m’ont paru bien construits et pas stéréotypés du tout, comme je les aime. En résumé, malgré une légère déception par rapport au résumé, ce premier tome m’a beaucoup plu. Mention spéciale pour l’objet-livre, ainsi que la plume de l’auteur !
2 Commentaires
Une plume mélodieuse
11/4/2016 18:12:26
Haha j'ai hâte de lire la suite :p J'ai l'impression qu'elle va peut-être plus en laisser entendre sur le nazisme et la persécution des juifs, enfin je l'espère surtout !
Réponse
Laisser une réponse. |
Prochaines chroniques :Citation de moi-s« Certains jours, j'ai rêvé d'une gomme à effacer l'immondice humaine. »
Aragon Archives
Novembre 2016
Catégories
Tout
|