Auteur : Nathalie Nothomb Editeur : Le Livre de Poche Nombre de pages : 120 Prix : 4.60€ Parution : avril 2003 Sans le vouloir, j'avais commis le crime parfait : personne ne m'avait vu venir, à part la victime. La preuve, c'est que je suis toujours en liberté. C'est dans le hall d'un aéroport que tout a commencé. Il savait que ce serait lui. La victime parfaite. Le coupable désigné d'avance. Il lui a suffi de parler. Et d'attendre que le piège se referme. C'est dans le hall d'un aéroport que tout s'est terminé. De toute façon, le hasard n'existe pas. Ma note : 4/5 Ayant déjà lu un roman d’Amélie Nothomb dont j’avais adoré l’écriture, j’ai continué avec ce livre, qu’une amie m’avait recommandé avant de me l’offrir. « Moi, ce que j’aime dans la vie, ce sont les nuisances autorisées. Elles sont d’autant plus amusantes que les victimes n’ont pas le droit de se défendre. » Dès le début, les mots entremêlés d’une manière tellement propre à l’auteure –imprévisible, donc – m’ont captivée et capturée dans leur toile. Amélie Nothomb a fait fort dans ce roman. Il a un caractère théâtral bien présent, dû à sa composition presque exclusive de tirades et répliques. Cela lui donne un rythme entraînant, sur lequel Amélie Nothomb nous emmène rapidement pour un vol pas si tranquille. « C'est flatteur, un viol. Ça prouve qu'on est capable de se mettre hors-la-loi pour vous. » Un dialogue, donc, qui commence dès les premières pages. Vivant et intriguant. Alors que Jérôme Angust lisait tranquillement (et hargneusement) son roman, voilà qu’un inconnu lui tape la discussion. Impossible de le rembarrer, malgré la dose de répliques cinglantes balancées par le lecteur incompris. Alors il se prend au jeu, bien qu’il ne cesse de lui rappeler son état d’importun. Une étrange conversation, presque une joute verbale, commence alors ; passant du registre familier au soutenu dans la plus grande des décontractions. Une discussion absurde et parfois choquante pour nous, lecteurs. « Pour moi, un fou, c’est un être dont les comportements sont inexplicables. Je peux vous expliquer tous les miens. » Cette simple situation retient déjà l’attention. S’agirait-il d’un fou, d’un psychopathe ou d’un dépressif ? Au début, aucun soupçon ne nous hante. Puis, peu à peu, des doutes se glissent en nous, dans chaque béance, chaque hésitation, chaque interrogation qui nous habitent. On assiste alors à une longue chute dans les ténèbres, toujours plus sombres et oppressantes. Au début, on ne s’en rend pas compte. Mais plus on avance, plus on comprend. La chute se transforme en fusée incontrôlable qui fonce vers le sol. Elle ne ralentit pas, au contraire, elle accélère encore. Avant de s’écraser dans un vacarme assourdissant, qui nous laisse ahuris. Toujours cette plume vertigineuse et hors du commun de Nothomb, qui nous entraîne dans une aventure rapide et absurde.
2 Commentaires
Une plume mélodieuse
8/11/2015 18:04:27
Honnêtement, il l'est ! Différent de Stupeur et tremblements, mais tout aussi bien à mon avis :)
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Novembre 2016
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