Auteure : Robyn Schneider Editeur : Pôle fiction Nombre de pages : 405 Prix : 8.15€ Parution : octobre 2015 Ezra Faulkner, 17 ans, sportif, beau, brillant, appartient à la clique branchée du lycée d'Eastwoood High, en Californie. Mais un soir d'été un drame survient et sa vie bascule. Son année de terminale ne se passera pas comme prévu, Ezra ne sera plus le roi de la promo qu'on attendait...Brisé, il déjeune désormais à la table des losers. Parmi eux, il y a une nouvelle, excentrique et fascinante : Cassidy Thorpe... Ma note : 4/5 Encore un cadeau, qu’encore je squatte (coucou Pauline ♥). (Et désolée de poster de plus en plus rarement, j’ai moins de temps en ce moment ^^) « Pour moi, garder le silence était une façon de me protéger. Les mots peuvent vous trahir si vous ne choisissez pas les bons, ou ne plus rien exprimer si vous en utilisez trop. » En commençant ce livre, je m’attendais à une romance, un peu stéréotypée mais pleine de vie. J’avais raison sur un point, tort sur l’autre. L’histoire débute tout en beauté. Elle nous met en appétit, et nous dévoile d’une certaine manière ce que la suite sera. C’est-à-dire amusante et studieuse, déroutante et sérieuse. Elle tangue judicieusement entre humour et culture, tout en étant parsemée de peurs, larmes, colères et rancœurs. Ainsi suit-on Ezra, déchu, pour une année mouvementée. « Si les choses finissaient toujours par s’arranger, comme les gens l’affirment, le bonheur pourrait se mesurer sur un tableau graphique. Il suffirait de tracer l’abscisses et l’ordonnée, marquer une croix pour chaque chose positive et le tour serait joué. Mais c’est de la connerie. Car le bonheur n’est pas quantifiable. » Le plume s’accorde parfaitement avec le récit. Elle déborde de sourires, mais aussi de larmes ; elle est pleine de jeux de mots et d’esprit. L’auteur, facilement, nous fait éclater de rire en lisant les répliques rapides et amusantes, quand ce ne sont pas les situations comiques ou les réflexions hilarantes. Mais d’un autre côté, elle est aussi authentique et indiscutable. Et bien sûr, un petit brin de folie traîne ici et là, rendant tout tellement plus vivant. « J’étais stupéfait de voir le nombre de personnes qui filmaient l’événement, incapables de vivre l’instant présent. » Les personnages sont singuliers et fascinants, mais il est tout de même facile de s’y identifier. Intelligents et complets, ils définissent parfaitement le terme « vivre », souvent confondu avec le simple mais superficiel « exister ». Notamment par leur amitié. Parfois peut-être deviennent-ils trop influençables, trop faciles à partir en embrouilles, à l’image des adolescents qu'ils sont. Mais pourtant, ils restent différents. Sans aucun doute. Leur évolution n’est pas heureuse et naïve, au contraire. Elle représente plutôt une chute. Mais rien ne dit que celle-ci respecte la gravité. Rien ne dit qu’ils tombent vers le bas. Ni que cette chute se fait sans bouleversement ou accroc du vent. Et même si Ezra fait parfois un peu cliché (or vous avez compris à quel point je hais les stéréotypes), je l’ai quand même apprécié. Si vous cherchez une romance sérieuse et amusante, ce livre et vous êtes faits l’un pour l’autre.
0 Commentaires
Auteur : Gena Showalter Editeur : Mosaïc Nombre de pages : 407 Prix : 14.90 € Parution : octobre 2015 Moi, Alice, j’ai cessé de me croire au pays des merveilles le jour où je les ai vus. Eux, les monstres. Ils existent. Ils ont pris ma petite sœur. Ils ont dévoré mes parents. Bientôt, ils seront partout et ils dévoreront vos familles, vos copains, notre monde... Vous voulez ça ? Non, moi non plus. Alors, je vais rejoindre Cole et sa bande, et avec eux, je vais me battre jusqu’à la mort s’il le faut. Contre les monstres … les Zombies. Ma note : 4/5 C’est le cadeau de Noël d’une amie, je me suis permise de le dévorer avant elle ♥ Pour lui donner un petit avis, bien entendu ! « Je préfère que le monde me prenne pour une folle plutôt que de passer ma vie à me cacher la vérité. » De base, je ne suis pas une adepte de romans pour zombies, ou autres créatures surnaturelles. Pas du tout, même. Mais là, j’ai été conquise. L’auteure nous entraîne dans un univers déchaîné, sans nous laisser la possibilité de nous arrêter. Dès les premiers mots, on est envoûté, englouti par ce monde qui part d’un thème banal, « traditionnel », mais que Gena Showalter arrive à rendre nouveau, créatif et surtout passionnant. Elle l’exploite de façon ensorcelante, n’hésite pas à le réactualiser à sa manière. Des retournements de situation nous surprennent, absolument inattendus, bien que ceux-ci pourraient être un peu plus développés, quelquefois. Au fil des pages, une soif ardente nous dévore, nous pousse à tourner page après page. Le récit est parsemé de références à Alice au pays des merveilles, tel un nuage en forme de lapin, ou bien lorsque, au début, Alice est couchée dans le jardin avec sa sœur. Autant de petits parallèles qui font sourire. « Moi, Alice, j’ai cessé de me croire au pays des merveilles le jour où je les ai vus. Eux, les monstres. » Les personnages ne sont peut-être pas merveilleux comme pas possible, mais ils retiennent notre attention et notre intérêt. Parfois on s’y identifie, d’autres fois on les admire pour leur force et leur caractère original et bien trempé. Certainement pas artificiels, ils intriguent toujours plus, mystérieux. Et plus on avance, plus on est dévoré de curiosité. Ils ne sont pas trop niais – de temps en temps un peu quand même, ainsi que romantiques ou mélodramatiques, mais ça passe. Ils ont de la répartie et nous amusent, au point qu’à certains moments on peut se retrouver à sourire bêtement en lisant, voire même éclater de rire. Nullement cliché surtout. Et juste pour ça, je les adore. Alice elle-même, le personnage principal, nous charme par ses répliques cinglantes, son second degré omniscient, sa culpabilité – présente sans l’être trop –, sa solitude et tellement d’autres éléments que les lister prendrait trop de temps. (Lisez plutôt le livre pour les découvrir !) Les personnages secondaires nous charment eux aussi. Ils ne sont pas complètement dévoilés, mais ce livre n’est que le premier tome de la saga. Ils le seront donc certainement dans la suite ce cette saga. « — Tu es intelligente, belle, et tu n’es pas une pizza. Heureusement que je n’avais pas de nourriture dans la bouche, sans quoi je l’aurais sans doute expulsée à cet instant. Une pizza ? Ah, d’accord. Elle devait vouloir dire une quiche. Mais, tant pis, j’ai laissé couler. Je commençais à m’habituer à ses tentatives étranges et drôles pour "parler jeune". » La plume de l’auteur, elle, est prenante, mystérieuse et frappante. Elle nous fait passer au travers de vérités et réalités ; nous porte sur des émotions et sentiments plus sincères les uns que les autres. Comme un message, une invitation à la bravoure et au courage. A mordre la vie à pleine dents, aussi. Y est ajoutée une immense dose d’humour, d’entêtement et d’audace mêlée à de l’effronterie qui fait pétiller le tout. Sans oublier la petite touche de folie, bien sûr, sans quoi ce roman ne serait pas ce qu’il est. A la fin, on se tient là, à la fois hébété et satisfait. Voulant à tout prix les tomes suivants ; mais aussi rassasié de cette faim des chapitres suivants qui nous embrasait alors. Un premier tome agréable, qui reprend un thème d’une façon novatrice et prenante. A ne certainement pas laisser de côté ! Auteure : Ann Brashares Editeur : Gallimard Nombre de pages : 313 Prix : 16.5€ Parution : mai 2014 Voici l'histoire de Prenna James, une jeune fille de dix-sept ans qui a immigré aux États-Unis, à New-York, à l'âge de douze ans. Mais Prenna ne venait pas d'un autre pays. Elle venait... d'une autre époque, du futur. Prenna et ceux qui ont fui avec elle jusqu'au temps présent, doivent suivre un ensemble de règles strictes pour assurer la survie du genre humain : ne jamais révéler d’où ils viennent, ne jamais interférer dans le cours de l'histoire, et ne jamais développer des relations intimes avec quiconque en dehors de leur communauté. Mais Jenna rencontre Ethan Jarves... Une romance impossible aux enjeux planétaires. Ma note : 2.5/5 Encore un gentil prêt d’une amie, que je me suis empressée de lire avec curiosité. « Même le cœur brisé, nous tendons vers la vie. Nous tendons vers l'espoir. » Ann Brashares, l’auteure, avait précédemment écrit Quatre filles et un jean. Autant prévenir tout de suite : ce livre est d’un tout autre style. Prenna vient d’un futur où tout est industriel, où l’économie domine à l’écologie. La maladie régne, mais pas que. La Terre, elle aussi, se rebelle au travers de tsunamis, cyclones et éruptions ; les animaux sont devenus ses vengeurs, ce sont eux qui ont amenés ce trouble maladif qui mène, en quelques jours, à la mort. Le sujet de ce livre, c’est le futur. Et donc le passage du présent à celui-ci. L’auteure met l’accent sur cette transition, donc sur le devenir du monde. Elle nous met en garde contre nous-mêmes, nous avertit. Ainsi, nous avons plusieurs futurs possibles, de nombreux avenirs. Tout dépend de la façon dont nous agissons présentement. « Mais les gens d'ici ont une drôle de manière d'agir pour éviter le désastre. Ils organisent la journée mondiale de la planète et achètent des produits bio pour se donner bonne conscience. Comme s'il suffisait de porter des chaussettes en chanvre et de dormir dans des draps en coton produits sans pesticide pour y changer quelque chose. » C’est surtout ce côté futuriste que j’ai retenu. Le reste m’a moins accroché. La plume d’Ann Brashares est très fluide, et nous porte elle aussi à la réflexion, notamment à travers de nombreuses questions. Mais elle n’était pas singulière, n’a rien de particulier. Certains moments manquaient de mouvement et trainaient en longueur, trop portés sur les pensées et observations de Prenna. Le début, par exemple, qui est vraiment mou. Mais il prend peu à peu du rythme – bien que ce dernier retombe parfois. En ce qui concerne l’univers, les lois qui régnaient dans la communauté futuriste apportait une petite touche pétillante, de nouveau et de découverte. Ces innombrables règles semblent incroyables, dans le mauvais sens du terme. En comparaison, nous vivons tellement bien, tellement libres. « Si, par la force des choses, on compare sans cesse ce que l'on est à ce que l'on a été, il faut un réel effort d'imagination pour comparer ce que l'on est à ce que l'on pourrait devenir dans le futur. » Les personnages ne sont pas vraiment attachants. Certains défilent trop vite, sans que l’on ait vraiment le temps de les connaître. Comme un train ne s’arrêtant pas au quai où nous attendons, ils passent devant nous à toute vitesse. A peine les entrapercevoit-on que déjà ils ont disparu. D’autres nous touchent plus, comme Ethan ou le père de Prenna, par exemple. Même s’ils sont un peu clichés. Mais tous manquent de profondeur, sans exception ; trop superficiels. La romance qu’il y a est teeeellement attendue, tellement prévisible que ça me l’a un peu gâchée. Elle est douce et belle, aucun doute là-dessus. Mais j’aime la surprise ; or il n’y en avait pas la moindre. Un roman vraiment plaisant de par son univers – ou plutôt celui de Prenna – mais dont les personnages et la plume sont banals. Tout aurait pu être plus approfondi. Une lecture de détente, mais rien de plus. Auteur : Maxence Fermine Editeur : Michel Lafon Nombre de pages : 134 Prix : 14.95 € Parution : octobre 2015 « Chaque jour, de l'aube au crépuscule, Maître Kuro pratique l'art subtil de la calligraphie. Pendant de longues heures, dans un recueillement proche de la plénitude, il reste agenouillé devant un rouleau de papier de riz et le recouvre d'encre noire. Peu lui importent le vaste monde et ce qui le régit depuis des siècles. Il vit concentré sur son labeur et sur la direction, la finesse du trait qu'il dessine à main levée. Avec verticalité, harmonie, simplicité et élégance. Ainsi va la vie, tranquille et apaisante, de Maître Kuro. » Jusqu'au jour où... Ma note : 4/5 Merci à Michel Lafon et Camille pour ce premier livre dans le cadre de notre partenariat. J’avais à de nombreuses reprises entendu parler de ce roman, dans lequel je souhaitais m’oublier depuis longtemps. Voilà qui est chose faite, maintenant. « Elle sait qu’il y a deux sortes de gens. Ceux qui rêvent de leur vie. Et ceux qui, coûte que coûte, vivent leurs rêves. » Zen, c’est avant tout une plume magique à la douceur envoûtante et la beauté subjuguante. Lyrique et délicate, elle nous entraîne dans une myriade d’émotions, où la simplicité et la plénitude règne. Un minuscule défaut : certains mots qui reviennent un peu trop. Ou peut-être est-ce la faute au français, qui n’est pas assez riche ? Quoi qu’il en soit, cette plume, relaxante et hypnotisante, ne cesse de nous entraîner, gracieuse, à tourner les pages. « Être attentif à une branche prise dans le vent du matin. Observer le mouvement de la brume et des nuages. Vivre les lieux. Respirer les parfums de la nature. Saisir l’instant. » Résonnante de liberté, elle se mêle avec harmonie à l’histoire. Centrée sur a calligraphie, cette dernière se déroule, frugale, sur un océan de beauté. Mise à l’honneur, elle se déploie dans une ambiance de calme et de concentration, de volonté et d’évasion. Intemporelle, naturelle, elle se glisse entre les aiguilles de la vie pour immortaliser chaque instant, tout en profitant du moment présent. Un art subtil entre deux mondes. « La calligraphie japonaise ressemble à un souffle. Le souffle du dragon. Elle consiste à peindre l’instant présent avec une force inouïe et une délicatesse extrême. » Très rapide à lire, ce roman nous plonge dans une poésie singulière et infinie. L’auteur n’a pas cherché la complexité, ni dans les personnages ni dans l’histoire. Il a tout misé sur sa plume – sublime – ainsi que sur l’ambiance tranquille et irréelle qu’il implante dans chacun de ses mots. Ainsi, pas de périple fantasmagorique, ni de symbolismes implicites. Seulement des marches apaisantes, des habitudes sereines et une vie naturelle. Mais tout de même un bouleversement, une irruption troublante. Puis la découverte, limpide et claire, d’un passé. Planant tranquillement, l’on rencontre quelques tumultes avant de retrouver la paix du ciel et de continuer, paisible, le vol. Simple et rapide, mais toutefois inattendu. Un livre court, doux et intemporel, à l’ambiance relaxante et lyrique. Parfait pour s’abandonner à quelques instants de tranquillité. Auteur : J.K. Rowling Editeur : Bloomsbury Nombre de pages : 332 Prix : 6.99£ (9.90€ en France) Parution : 2000 ♥ Coup de cœur ♥ Harry Potter thinks he is an ordinary boy. He lives with his Uncle Vernon, Aunt Petunia and cousin Dudley, who are mean to him and make him sleep in a cupboard under the stairs. (Dudley, however, has two bedrooms, one to sleep in and one for all his toys and games.) Then Harry starts receiving mysterious letters and his life is changed forever. He is whisked away by a beetle-eyed giant of a man and enrolled at Hogwarts School of Witchcraft and Wizardry. The reason: Harry Potter is a wizard! Ma note : 5/5 Tout le monde connaît Harry Potter (j’espère). Le lire en VO, c’est différent. C’est découvrir tout ce monde d’une manière nouvelle. J’avais quelques blocages sur cette saga à force d’avoir trop relu les livres en français, mais là rien de tout ça ! « It does not do to dwell our dreams and forget to live. » (« Il ne fait pas grand bien de s'installer dans les rêves en oubliant de vivre. ») Harry Potter est une saga magique, et ce premier tome permet de vraiment introduire la suite, nous ensorcelant doucement et magistralement. Le relire, c’est le redécouvrir. C’est réapprendre, se replonger dans un univers merveilleux dans lequel on se sent à l’aise. Juste bien. En compagnie de personnage à amusants et amicaux, joyeux et heureux. Rien qu’à la lecture, on se sent chez soi. Un peu comme si on se trouvait devant sa cheminée, dans un fauteuil bien moelleux, en train de rire et parler avec ses amis ; tout en buvant une boisson chaude – thé, café ou chocolat chaud, au choix bien sûr – accompagnée de petites gâteaux. Une sensation juste parfaitement agréable. « After all, to a well-organized mind, death is but the next great adventure. » (« Après tout, pour un esprit équilibré, la mort n'est qu'une grande aventure de plus. ») Le relire, c’est aussi avoir un nouveau point de vue dessus, ou encore remarquer de nouveaux détails. Certains personnages nous paraissent alors différent de l’idée que l’on avait d’eux. Dans ce premier tome, ils sont seulement introduits ; mais l’envie de lire la suite se trouve donc décuplée. Ainsi reparcourir un livre en vaut largement la peine, même si le but est simplement de se souvenir correctement de chaque lieu, chaque personnage, chaque action. Le plaisir de se réabsorber dans l’univers est incroyable. Encore plus lorsque cet univers est celui de J.K. Rowling. La magie qui déborde de celui-ci est en effet fantastique et merveilleuse. Elle nous plonge dans un monde fantasmagorique plein de joie, d’aventures et de trouvailles où les esprits avides de découvertes et de nouveautés sont comblés. Poudlard, l’école de magie, participe grandement à cette atmosphère chaleureuse, château plein de recoins aux escaliers mouvants et aux portraits râleurs, desquels les personnages sortent parfois faire un tour. Cape d’invisibilité, métamorphose et jeu d’échec obéissant à la voix du joueur, une ambiance gaie et mystérieuse plane. Centaures, licornes et mandragores ne sont pas en reste. « Humans do have a knack of choosing precisely those things which are the worst for them. » (« Les humains ont un don pour désirer ce qui leur fait le plus mal. ») La plume de J.K. Rowling, parlons-en enfin. Elle est simple et directe. Très aisée à comprendre, même en anglais. Ce qui peut s’expliquer par le fait qu’Harry Potter est un roman pour enfant. L’accès à cette saga est aisé, il n’y a donc aucune excuse pour ne pas le lire. Aussi, humour et phrases brillantes se croisent au fil des pages. Deux éléments qui donnent une vie propre au roman. Ensuite, cette fabuleuse auteure ne se perd pas, nulle part. Ni dans son histoire, qui a été scrupuleusement établie, ni dans des descriptions à n’en plus finir, ni dans des dialogues ou actions. Son univers vaste et complexe n’est aucunement brouillon, et représente sa plus grande richesse. Aucun contre-sens ni enchevêtrement imprécis. Il est parfait. Que dire de ce premier tome, si ce n’est qu’il est fabuleux ? (Et la suite l’est encore plus !) Si vous ne l’avez pas encore lu (je ne parle pas d’avoir vu les films, qui sont bien différents), je vous invite – sans crier, mais incontestablement – à le lire. Si c’est déjà fait, pourquoi ne pas essayer en anglais ? C'est toujours plus enrichissant ! Auteur : Jean-Claude Carrière Genre : Théâtre Editeur : Flammarion Prix : 4.40€ Pages : 80 Parution : mars 2013 Dans un couvent de Valladolid, quelque soixante ans après la découverte du Nouveau Monde, deux hommes s'affrontent dans un débat passionné : les Indiens sont-ils des hommes comme les autres ? Pour le dominicain Las Casas, ardent défenseur de la cause indienne, cela ne fait aucun doute : les Espagnols, avides de conquête, ont nié l'évidence, assujettissant et massacrant les indigènes par millions. Face à lui, le philosophe Sépulvéda affirme que certains peuples sont nés pour être dominés. Tous deux s'entendent sur un point : le nécessaire salut des âmes. L'issue de cette confrontation, déterminante pour des millions d'hommes, pourrait bien être surprenante... Ma note : 3.5/5 J’ai dû lire ce livre pour les cours dans le cadre des réécritures. Rapide, aisé, et de tout ce qu’il y a de plus intéressant. Mais surtout, choquant. « Eh bien ? Parce qu'ils n'adorent pas l'or et l'argent au point de leur sacrifier corps et âme, est-ce une raison pour les traiter de bêtes ? N'est-ce pas plutôt le contraire ? » On connaît tous l’Histoire. Les conquêtes en Amérique. L’esclavage, la maltraitance que les Indiens ont subis. Mais mettre des mots sur ces actes change complètement notre vision. Les phrases sont bouleversantes et stupéfiantes. Révoltantes. Un manuel d’histoire, qui nous décrit rapidement et superficiellement une période historique, ne vaut rien, comparé à un témoignage rempli d’une horrible vérité. Encore une fois, la magie des mots est présente et agit. Elle frappe les esprits, les emplis de ces injustices, qui tournent alors sans fin dans les pensées. Bourrasques de malheur et d’incompréhension, de révolte et de tristesse, ces phrases tranchantes témoignent d’une réalité cruelle, nous touchent et font réfléchir. « Quelquefois, ils préfèrent mourir, ils se jettent dans des ravins. Mais la vie d'un homme n'est rien, pour eux. On dirait qu'ils se tuent pour passer le temps. » Aujourd’hui, la réponse à ce débat nous paraît totalement naturelle. La poser semblerait même révoltant. Mais ce n’est pas le cas à l’époque. La question est problématique, car exploiter les hommes gratuitement arrange tout le monde. Y compris l’empereur d’Espagne, Charles Quint, auquel il est difficile de refuser quoi que ce soit. Ainsi, Sépulvéda, défenseur calme et réfléchi de l’esclavage indien, nous semble scandaleux et intolérant. Même si de nos jours, l’égalité est loin d’être appliquée partout sur Terre, tout le monde est humain. L’asservissement d’autrui ne l’est pas. « J'ai vu des cruautés si grandes qu'on n'oserait pas les imaginer. Aucune langue, aucun récit ne peut dire ce que j'ai vu. » Malgré sa réécriture en pièce de théâtre et son dynamisme, ce livre semble parfois avoir quelques longueurs. L'attention s'en détache parfois, peut-être à cause des incessantes coupures de Las Casas - qui toutefois semblent justifiées -, ou bien du ton trop flegmatique de Sépulvéda. Qui peut beaucoup énerver, surtout actuellement, alors qu'une des plus importantes valeurs de la République est l'égalité. Ecrit sous forme de pièce de théâtre, ce livre est donc bref et concis, il va à l’essentiel en restant très facile à lire. Succession d’arguments qui nous prennent autant par la raison que les sentiments, il choque. Ebahit. Et fait bouger les neurones. A travers une toile purement historique, nous sommes donc confrontés à la réalité de l’Histoire ; à une époque que nous connaissons sans vraiment connaître. Avide de faits historiques, ou tout simplement curieux, pourquoi n'essaierez-vous pas ? Après une longue absence due à une panne d'écriture, me revoilà enfin. Je m'excuse de ne pas avoir posté jusqu'à aujourd'hui, je ferai de mon mieux pour que cela n'ait plus lieu.
Je clos donc cette petite parenthèse excuse-et-histoire-de-ma-vie, et espère que vous avez apprécié cette chronique qui sort de mon genre de lectures habituel. Auteur : Koushun Takumi Editeur : Le Livre de Poche Nombre de pages : 830 Prix : 8.60€ Parution : mars 2008 ♥ Coup de cœur ♥ Dans un futur proche, un empire asiatique indéterminé aux tendances fascinantes a mis en application le programme 'Battle Royale' pour servir d'exemple à la population - et tout particulièrement à sa frange la plus jeune. Ce programme consiste à tirer au sort chaque année une classe de collégiens et à les emmener de force sur une île isolée du monde, où au terme de combats acharnés, un seul d'entre eux pourra rester en vie – dans le cas contraire, tous périront. Une course contre la mort s'engage donc, durant laquelle chaque élève devra faire face à ses amis d'hier, et accepter sa nature profonde. Ma note : 5/5 J’avais entendu à plusieurs reprises des débats entre Hunger Games et Battle Royale, ceux- se ressemblant beaucoup (trop ?). Voulant me forger mon propre opinion, je me suis attaquée à ce lourd chef-d’œuvre. « Leur sang versé et leurs corps déchiquetés viendront sans aucun doute enrichir la terre de notre belle patrie. » Le contexte est glaçant. Dans cette fiction qui se passe au Japon, celui-ci mène une sorte de guerre froide contre l’Amérique. Ce pays est un régime totalitaire, reclus sur lui-même. Les habitants ont tout juste assez de libertés pour ne pas penser à la rébellion. Chaque année, cinquante classes de 3e participent au Programme. Elles sont, chacune, envoyées sur une île, où les élèves devront s’entre-tuer. Il n’y a qu’un seul gagnant. Le jeu cherche à prouver que la confiance n’existe pas et n’existera jamais. Ainsi, le gouvernement japonais annihile tout mouvement de révolte avant même qu’il ne puisse se former. Comment créer un coup d’Etat quand chacun doute de l’autre ? Ce but, bien sûr, n’est qu’officieux. L’officiel est que les réactions et cadavres sont soigneusement étudiés, à des buts militaires. « Sa tête était sur le point d’exploser – au sens figuré, cette fois. » Koushun Takumi a une plume réaliste et poignante. Il détaille tout, toujours conforme à la réalité. La mort, notamment. Sous une forme écœurante, déchirante. Cruelle et saisissante. Aussi, il nous donne beaucoup d’informations sur chaque personnage pour que l’on puisse le comprendre. Ce qui peut parfois être dur à suivre, particulièrement au début. L’auteur nous plonge ainsi dans différents et assez nombreux personnages, grâce à différents points de vue internes par lesquels l’auteur nous permet de suivre tout le monde à la fois. De nous attacher à eux. Pour mieux nous enfoncer lorsqu’il leur donne la mort. Sa plume est aussi teintée de touches d’humour. Noir, bien sûr. Mais ce cynisme reflète totalement la détresse que les personnages tentent de noyer dans des railleries cruelles et désabusées. Mention spéciale pour les fins de chapitres, qui tiennent tout particulièrement en haleine. Impossible de s’arrêter, il faut tourner la page. Et ce petit encadré avec le nombre d’élèves restant dans la partie est plutôt glauque. Horriblement, même. Avec ses descriptions remarquables et ses changements incessants de points de vue, Battle Royale n’est pourtant pas un roman lourd. Au contraire, il nous entraîne, nous envoûte, nous emporte dans son récit pleine de cruauté et de sollicitude. Entre ironie féroce, meurtres sanglants et amours entremêlés par un auteur virtuose, on se cramponne au fil taché de rouge de l’histoire, vertigineuse. « Aujourd’hui, mes petits amis, vous allez vous amuser à vous entre-tuer. » Au cours du roman, nous suivons la classe de 3e B du collège de Shiroiwa, faisant partie des malheureux sélectionné du tirage au sort. Composée de 42 élèves, les noms sont difficiles à mémoriser et à mettre sur les personnages, même si au fur et à mesure on les retient. A chaque instant, la mort peut frapper. Une idée que l’auteur passe brillement et avec lucidité. Au fil des pages, jamais on ne connaît à l’avance le nom des futurs cadavres. Jamais. Elle survient à sa guise, toujours. Tranquillement, elle arrive, s’approche, frôle, repart, revient et s’ensuit. L’auteur nous prend au dépourvu, fait danser des figures imprévisibles à ses marionnettes que sont les personnages. Il les manie avec dextérité et les entraîne dans les coins les plus improbables, puis les fait tout à coup surgir, attendant impatiemment notre visage ébahi. « La paix régnait dans la classe des 3e B et tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. » Dans cette classe figure aussi un enchevêtrement de liens amoureux, réciproques ou à sens unique. La troisième est un moment de la vie où Cupidon aime en effet lancer ses flèches. Et bien que virulent, l’histoire est aussi celle d’adolescents. Peu à peu, on découvre donc les amours des uns pour les autres, et l’acharnement que chacun a pour retrouver l’être aimé. Souvent doux et sincère, il se manifeste aussi sous des formes plus violentes, cachées. De belles amitiés se crées aussi, pures et confiantes. Tout comme d’autres, pleines de méfiance et de fragilité, qui tournent rapidement à l’autodestruction. Autant de personnages gentils que manipulateurs, blessés qu’ingénieux. Certains touchants, d’autres impitoyables. Tour à tour cruels et effrayés. Traqués par la panique, soulagés par les rires d’amis. Takumi fait passer ses pantins d’un extrême à l’autre, pas assez indulgent envers leur cœur. L’auteur vise beaucoup le ressenti des personnages, leurs pensées perdues, leurs souvenirs qui ressurgissent. Mais aussi leur désarroi dû au jeu, leur crainte des autres, leur hésitation à la confiance, leur crainte d’être trahi. Un côté moral qui subjugue, qui nous fait nous interroger. Et si j’étais à leur place ? Un roman cruel, prenant et révoltant. Entre meurtres, amour, ingéniosité et amitié, un jet de questions nous interpelle. Un coup de cœur, tout simplement. Auteure : Anne-Sophie Brasme Editeur : Le Livre de Poche Nombre de pages : 179 Prix : 14€ Parution : décembre 2014 Charlène est une enfant comme les autres, qui vit sans trop se poser de questions, prend ce qu’on lui donne et ne demande rien. Elle habite un immense appartement à Paris avec ses parents, pas très aimants ni très amoureux. Charlène souffre : elle est asthmatique, se sent incomprise, mal aimée. Avec l’entrée au collège commencent de longs mois difficiles, de solitude et d’attente. Jusqu’à l’arrivée de Sarah, brillante, magnétique. Une amitié naît, qui pour Charlène est un don inespéré de la vie, un émerveillement. Avant les petites déceptions, les souffrances, la passion puis le désespoir. Un roman d’une vérité hallucinante écrit par une jeune fille de 17 ans. Ma note : 4/5 Au début, je ne connaissais rien de ce livre. J’avais pour seul indice l’excellent avis de l’amie qui me l’avait prêté. Autant dire qu’il me tentait, drapé d’une aura mystérieuse. « On n'échappe pas à sa propre folie en s'efforçant d'agir comme les gens normaux. La folie est la plus forte : tôt ou tard elle finit par refaire surface. » Les premières pages m’ont laissé un goût amer. Elles traînent en longueur. Le récit n’est qu’une seule et unique narration, donc les dialogues en sont absents. Plutôt déstabilisant. Mais peu à peu, l’on s’y habitue, emporté par l’histoire. Cette dernière est une véritable ascension. Un crescendo, brusque et suave à la fois. Dont l’ampleur, toujours, augmente. Nous charmant doucement mais sûrement ; nous faisant grimper toujours plus haut, jusqu’à l’extrême pic de la chaîne montagneuse. Avant de nous y abandonner ; haletant et pantelants dans notre solitude. De nous lâcher sans considération, disparaissant soudainement. Nous laissant seuls avec cette avalanche de sentiments, dus à cette ascension irréelle. Juste décontenancés. « J'ai oublié de respirer. Je ne sais plus comment il faut faire. » La plume est délicate mais ferme, contiguë et lointaine. Souvenirs furieux ou déprimés, joyeux et embués, tout y passe. A travers ce récit, l’histoire nous fait vivre et découvrir. Comprendre et souffrir. Elle bouleverse. L’auteure nous présente de multiples types de personnalités. Un échantillon représentatif de la population. Des personnes indifférentes ; des suiveurs. Certaines toujours là pour avancer une main bienheureuse ; d’autres au contraires disponibles à toute heure pour enfoncer les autres. Des peureux ; des courageux. Et des gens qui suivent simplement le fil de leur vie, sans se poser de questions sur ce qu’ils font. Une lucidité qui nous laisse bouche-bée devant tant de vérité exprimée, de mots justes. « Emprisonnée dans mes rêves, dans ma révolte interdite, je n'étais qu'une enfant. » Ensuite, il y a notre personnage principal. Charlène. Dès le début, on apprend sa fin. La fin de l’histoire. Plutôt étrange sur le coup, et cela nous laisse perplexe. Mais on s’y fait, et on comprend que ce n’est pas forcément le dénouement qui fait la force de l'histoire. Charlène, c’est une fille normale, qui aspire juste à vivre sa vie. A voir ses rêves se concrétisée. Et qui, comme tout être humain, veut se sentir aimée. Mais bon. Lorsque l’on n’est pas très fort mentalement, que peut-on contre d’autres qui ne font que manipuler ? Rien. Sinon aller vers eux et les aider à nous rendre fous. Charlène, ce n’est pas ce personnage de roman, toujours fort, que l’on aime. Au contraire, on la déteste. Ses choix sont parfois incompréhensibles, ils dépassent la raison. Lors de la lecture de ce livre, nos cheveux se trouvent arrachés (par nous-mêmes, bien sûr), et notre gorge déchirée par un cri frustré : Pourquoi !? Ce n’est pas aux personnages que l’on s’attache, ni même vraiment à l’intrigue. C’est juste au déroulement des faits. A l’histoire. Amoureux des super-héros, passez votre chemin. Si vous lisez ce livre, c’est pour une histoire lucide et déchirante. Auteur : Nathalie Nothomb Editeur : Le Livre de Poche Nombre de pages : 120 Prix : 4.60€ Parution : avril 2003 Sans le vouloir, j'avais commis le crime parfait : personne ne m'avait vu venir, à part la victime. La preuve, c'est que je suis toujours en liberté. C'est dans le hall d'un aéroport que tout a commencé. Il savait que ce serait lui. La victime parfaite. Le coupable désigné d'avance. Il lui a suffi de parler. Et d'attendre que le piège se referme. C'est dans le hall d'un aéroport que tout s'est terminé. De toute façon, le hasard n'existe pas. Ma note : 4/5 Ayant déjà lu un roman d’Amélie Nothomb dont j’avais adoré l’écriture, j’ai continué avec ce livre, qu’une amie m’avait recommandé avant de me l’offrir. « Moi, ce que j’aime dans la vie, ce sont les nuisances autorisées. Elles sont d’autant plus amusantes que les victimes n’ont pas le droit de se défendre. » Dès le début, les mots entremêlés d’une manière tellement propre à l’auteure –imprévisible, donc – m’ont captivée et capturée dans leur toile. Amélie Nothomb a fait fort dans ce roman. Il a un caractère théâtral bien présent, dû à sa composition presque exclusive de tirades et répliques. Cela lui donne un rythme entraînant, sur lequel Amélie Nothomb nous emmène rapidement pour un vol pas si tranquille. « C'est flatteur, un viol. Ça prouve qu'on est capable de se mettre hors-la-loi pour vous. » Un dialogue, donc, qui commence dès les premières pages. Vivant et intriguant. Alors que Jérôme Angust lisait tranquillement (et hargneusement) son roman, voilà qu’un inconnu lui tape la discussion. Impossible de le rembarrer, malgré la dose de répliques cinglantes balancées par le lecteur incompris. Alors il se prend au jeu, bien qu’il ne cesse de lui rappeler son état d’importun. Une étrange conversation, presque une joute verbale, commence alors ; passant du registre familier au soutenu dans la plus grande des décontractions. Une discussion absurde et parfois choquante pour nous, lecteurs. « Pour moi, un fou, c’est un être dont les comportements sont inexplicables. Je peux vous expliquer tous les miens. » Cette simple situation retient déjà l’attention. S’agirait-il d’un fou, d’un psychopathe ou d’un dépressif ? Au début, aucun soupçon ne nous hante. Puis, peu à peu, des doutes se glissent en nous, dans chaque béance, chaque hésitation, chaque interrogation qui nous habitent. On assiste alors à une longue chute dans les ténèbres, toujours plus sombres et oppressantes. Au début, on ne s’en rend pas compte. Mais plus on avance, plus on comprend. La chute se transforme en fusée incontrôlable qui fonce vers le sol. Elle ne ralentit pas, au contraire, elle accélère encore. Avant de s’écraser dans un vacarme assourdissant, qui nous laisse ahuris. Toujours cette plume vertigineuse et hors du commun de Nothomb, qui nous entraîne dans une aventure rapide et absurde. Auteur : Coleen Hoover Editeur : Hugo Roman Nombre de pages : 391 Prix : 17€ Parution : mai 2015 À 22 ans, Sydney a tout pour être heureuse : des études passionnantes, le mec parfait, Hunter, et un superbe appartement en coloc avec sa meilleure amie Tori. Jusqu'au jour où elle apprend que ces deux êtres qui lui sont le plus chers lui cachent un secret impardonnable... Sydney décide alors de tout plaquer. Elle se rapproche de plus en plus de Ridge, son mystérieux voisin. Elle vibre lorsqu'il lui joue ses magnifiques mélodies à la guitare sur son balcon. Mais chacun a ses secrets, et Sydney va découvrir ceux de Ridge à ses dépens. Ensemble, ils vont comprendre que les sentiments qu'ils partagent ne leur laissent pas le choix dans leurs décisions. Ma note : 4/5 Quand j’ai reçu ce livre, j’étais enthousiaste, mais je pensais tout de même qu’il allait s’apparenter à une banale histoire d’amour, qui prend la musique comme prétexte. Mais en fait, non. C’est bien plus que ça. « Non seulement tout ce qu'elle vient de dire me brise le cœur, mais j'ai également l'impression qu'elle brise le cœur de mon cœur. » Ce livre, c’est un véritable page-turner. Horrible. Intense. D’habitude, je fais en sorte que la lecture n’empiète pas sur mes nuits, sachant que sans sommeil je ne vaux rien la journée qui suit. Là, j’ai un peu cédé. Je l’ai dévoré en une fois ; faire des pauses n’était absolument pas possible. Juste inimaginable. Le roman commence par un retour en arrière. Dans certains livres, le rendu est lourd ; pas dans celui-ci. L’entrée directe au cœur du récit permet d’être plongé dedans dès les premières pages. Après, peut-être toutefois, quelques secondes d’un flottement incertain. L’histoire est centrée sur un triangle amoureux. Chose que je haie. Enfin, d’habitude. Là, j’applaudis Colleen Hoover : je n’ai pas tellement détesté. Même bien aimé. Honnêtement, je n’aurais jamais pensé dire ça un jour ; mais là si. Enfin, parfois, les « Je t’aime » « Moi aussi, mais j’aime aussi Machin » sont clairement énervants, mais d’une certaine façon ils donnent du charme au roman. D’une certaine façon. « Hé, mon cœur. Tu écoutes ? Je te déclare officiellement la guerre. » Les personnages rivalisent les uns aux autres. Le caractère de chacun est attachant ; et on comprend vraiment leurs choix, hésitations et doutes. Ils sont complices, et nous enivrent d’amitié, musique et humour. Ils sont parfois touchants, d’autres fois frustrants. Mais rien ne peut leur être reproché. La plume de l’auteure est douce et fluide. Elle nous emporte, sur un rythme rapide, à travers des notes profondes et musicales qui forment le livre. La narration, alternant entre deux personnages – bien que vu et revu – adhère complètement au récit, lui donnant une force envoûtante. Une écriture lyrique et enchanteresse, qui pose des mots juste sur des sensations. Et l’humour, qui joue la basse de cette symphonie, donnant une fraîcheur toute particulière à l’intrigue. « Il n'y a que vingt-six lettres dans l'alphabet. On n'imagine pas tout ce qu'on peut tirer de vingt-six lettres. On n'imagine pas tout ce qu'on peut faire ressentir en les mêlant pour former des mots. » Le gros plus de cette romance est sans conteste la musique qui donne toute son harmonie au récit. Colleen Hooven a beaucoup travaillé dessus, créant avec Griffin Peterson de véritables chansons que l’on peut écouter durant la lecture (présente ici). Les paroles sont insérées dans les pages, époustouflantes de richesse et de beauté. Personnellement, je n’ai pas écouté les chansons tout de suite, mais seulement par la suite. Et je crois que ce n’est pas plus mal. Ainsi, j’ai pu m’imaginer la voix, le délicat pincement des cordes, la mélodie ensorcelante, le rythme obnubilant… Autant de caractéristiques dont l’échafaudage est amusant ! Et surtout, j’ai pu prendre le temps pour savourer et me délecter des paroles, sublimes. Au moins autant qu’un ciel de nuit d’été au bleu-noir captivant, percé d’étoiles et de rais de lumière, ouverture vers un autre monde. En résumé, Maybe Someday est un roman doux et intense, addictif comme pas possible. Amoureux de musique et de romance ? N’hésitez plus ! |
Prochaines chroniques :Citation de moi-s« Certains jours, j'ai rêvé d'une gomme à effacer l'immondice humaine. »
Aragon Archives
Novembre 2016
Catégories
Tout
|