Auteur : Becky Albertalli Editeur : Hachette Nombre de pages : 315 Prix : 16.90€ Parution : 15 avril 2015 Simon Spier, 16 ans, est gay. Personne n’est au courant. Les seuls moments où il est vraiment lui-même, c’est bien à l’abri derrière l’écran de son ordinateur. C’est sur Tumblr qu’il a « rencontré » Blue. Il ne sait pas grand-chose de lui. Simplement : 1/ Ils fréquentent le même lycée. 2/ Blue est irrésistible. 3/ Il l’apprécie énormément. (Pour être tout à fait honnête, Simon commence même à être un peu accro.) Simon commet alors une erreur monumentale : il oublie de fermer sa session sur l’ordi du lycée. Résultat ? Martin, un de ses camarades de classe, sait désormais que Simon est gay. Soit Simon lui arrange un coup avec sa meilleure amie, soit Marin révèle son secret à la terre entière. Problème réglé ? Pas si sûr… Ma note : 4.5/5 Suivant le coup de cœur d’un ami, j’ai fait plusieurs librairies avant de le trouver. Dès le départ, son titre et sa couverture m’ont intrigué – une couverture de style John Green. Sans compter que le thème de ce roman est l’homosexualité, un sujet pas si commun. « Wonder Woman et un Détraqueur gay comme uniques survivants d’une apocalypse zombie. Voilà qui n’augure rien de bon pour la survie de l’espèce. » Simon, c’est un garçon drôle entouré de sa famille et de ses potes Leah, Abby et Nick. Et il est fou de Blue. Blue dont il connaît les plus sérieux problèmes, mais pas son nom. Blue qui lui fait totalement confiance, mais ne lui révèle aucun indice sur son identité. Blue qui est craquant et grammaticalement au point, mais qui a peur que Simon s’éloigner de lui en sachant qui il est. Les deux garçons sont vraiment attachants. Surtout Blue. Dès le début, je soupçonnais son identité, ce qui m’a un peu gâché le plaisir, mais à peine. Le gros plus de ce roman, c’est l’échange épistolaire entre « Jacques » et Blue ; entrecoupant l’histoire. On voit vraiment l’évolution de leurs sentiments, la quasi-obsession de Simon pour Blue. Tous les personnages sont en quelque sorte uniques, et la plupart amusants. Les amis de Simon ont vraiment leur caractère propre et profond. Becky Albertalli n’hésite pas un instant à nous montrer l’amitié, avec ses disputes vite passées et le soutien inconditionnel qu’elle apporte. Elle met aussi en avant la famille, ses malaises et moments de pure joie au travers d’une ambiance gaie et de parents qui ne veulent que le bien de leurs enfants. « C’est mon père qui a inventé la « logique Simon », un concept dont je n’arrive pas à me dépêtrer. Cela décrit une tendance à prendre ses désirs pour des réalités, en s’appuyant sur des preuves contestables. » L’auteur a fait de nombreuses références aux cultures actuelles, ou un peu moins. Ainsi, Simon est fan d’Harry Potter, a un chien nommé Bieber, écoute Eliott Smith, Pink Floyd et trouve que Billie Jeans « déchire ». L’auteur s’est surtout éclaté sur la soirée d’Halloween : Simon déguisé en détraqueur (cf. Harry Potter), Leah et Abby (ses deux meilleures amies) en Tohru de Fruits Basket et Wonder Woman, et certaines de leurs connaissances en Katniss et Yoda (qui se roulaient des pelles, au passage). « Tu ne trouves pas que tout le monde devrait en passer par le coming out ? Pourquoi l’hétérosexualité serait-elle la norme ? Chacun devrait déclarer son orientation, quelle qu’elle soit, et ça devrait être aussi gênant pour tout le monde, hétéros, gays, bisexuels ou autres. Je dis ça je dis rien. » Sans oublier le sujet principal de ce roman : l’homosexualité, comme vous l’avez compris. Ici, on se retrouve avec deux garçons qui le savent, mais éprouvent des difficultés à l’annoncer car ils redoutent les réactions de leur entourage. Un père qui fait des blagues sur les gays mettrait n’importe qui mal à l’aise, on peut le comprendre. Entre eux, Jacques et Blue parlent souvent de leur Coming Out, et on réalise tous ces préjugés sur les gays, toutes les humiliations à auxquels ils doivent faire face. Et bien sûr le meilleur pour la fin : la plume de l’auteur. Becky Albertalli a réalisé un magnifique travail d’écriture, et compte maintenant parmi les auteurs dont j’apprécie le plus l’écriture. Celle-ci est à la fois légère et profonde, humoristique mais après laquelle réflexion s’ensuit. Elle m’a à la fois touchée et fait sourire. Ce livre n’est pas loin du coup de cœur, je suis heureuse de l’avoir lu. Si vous hésitez à le lire, lancez-vous ; son écriture pleine d'humour saura vous conquérir.
4 Commentaires
Chabadabada
3/10/2015 20:58:25
Bonsoir, je passais par hasard, et je suis tombé sur cet article très bien écrit. J'ai lu ce livre, par obligation, et honnêtement j'ai apprécié le sujet car il est rarement abordé dans les livres que j'ai lu auparavant. Ce livre parle d'un sujet parfois encore un peu tabou d'une façon plutôt humoristique. Ce livre peut ouvrir l'esprit sur certains points abordés, ce qui est intéressant. Malgré que j'ai lu un livre à l'histoire particulièrement similaire (ce qui m'a gâché le plaisir de le lire), j'ai quand même aimé ce livre, surtout les échanges entre Jacques et Blue. C'est clairement ce qui me faisait continuer de lire, on ne peut plus se passer de cet échange, on veut en savoir plus.
Réponse
3/10/2015 23:57:08
Pour ce qui est de l'ouverture d'esprit, je ne peux qu'être d'accord avec toi ! Ce livre fait réfléchir.
Réponse
4/10/2015 11:53:31
Ce livre est tellement... génial! Franchement, je l'adore. :) Ah, et les petites citations insérées dans ta chronique donne du charme, ça illustre bien et le style d'écriture de Becky Albertalli et les moments drôles du bouquin. Bien trouvé! :)
Réponse
4/10/2015 14:34:06
De même pour moi !
Réponse
Laisser une réponse. |
Prochaines chroniques :Citation de moi-s« Certains jours, j'ai rêvé d'une gomme à effacer l'immondice humaine. »
Aragon Archives
Novembre 2016
Catégories
Tout
|