Auteur : Markus Zusak Editeur : XO Editions Nombre de pages : 527 Prix : 19.90€ Parution : 2007 ♥ Coup de Cœur ♥ Leur heure venue, bien peu sont ceux qui peuvent échapper à la Mort. Et, parmi eux, plus rares encore, ceux qui réussissent à éveiller Sa curiosité. Liesel Meminger y est parvenue. Trois fois cette fillette a croisé la Mort et trois fois la Mort s'est arrêtée. Est-ce son destin d'orpheline dans l'Allemagne Nazie qui lui a valu cet intérêt inhabituel ? Ou bien sa force extraordinaire face aux événements ? A moins que ce ne soit son secret... Celui qui l'a aidée à survivre. Celui qui a même inspiré à la Mort ce si joli surnom : la Voleuse de livres... Ma note : 5/5 Depuis longtemps dans ma Pile à Lire, j’étais plutôt réticente à le commencer. Mais des amis l’avaient lu pour le cours de français et avaient bien aimé, alors qu’ils n’aiment pas tellement lire. Je m’y suis donc mise, curieuse... « Il s’est tué parce qu’il voulait vivre. » Le début de l’histoire était plutôt lent, je n’étais pas prise par le récit. Mais il m’intriguait tout de même. Je me suis donc accrochée, et, peu à peu, les phrases ont défilé sous mes yeux. De plus en plus vite, comme dans un wagon de montagnes russes : doux au démarrage, puis hyper rapide, dont quelques temps en apesanteur, le souffle coupé. Et quand on en ressort, on est chamboulé, un sourire jusqu’aux oreilles, le cœur palpitant toujours. « Parfois, ça me tue, la façon dont les gens meurent. » La plume de Markus Zusak est fabuleusement originale. Sa manière d’écrire, pleine de figures de style créatives, de jeux de mots ironiques, de paradoxes contradictoires et de remarques pertinentes, s’allie à une écriture crue et sèche lorsqu’il décrit les massacres de façon écœurante. Réunis avec la narratrice, la Mort elle-même, le résultat est simplement incomparable. « Imaginez que vous deviez sourire après avoir reçu une gifle. Imaginez maintenant que vous deviez le faire vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Voilà ce que cela impliquait, de cacher un juif. » Le grand thème du roman, c’est la Mort. Tout de suite après viennent la guerre, l’Allemagne, l’antisémitisme et le nazisme. Le roman commence en 1939. On suit donc toute la progression de la Seconde Guerre mondiale. Communistes tués, juifs cherchant à se cacher mais finalement déportés, hommes envoyés au front, brigades de jeunes, rationnement, vol pour manque de nourriture… En plus d’être passionnant et historique, le roman est également instructif : des définitions de mots allemands coupent parfois les pages, en parallèles avec les pensées d’Elsa. Pour moi qui ai pris l’allemand comme deuxième langue vivante, j’ai trouvé cela habile. J’ai retenu quelques mots, que je n’hésiterai pas à placer discrètement dans un DS. « Il me touche, ce gamin. A chaque fois. C'est son seul défaut. Il me fend le cœur. Il me fait pleurer. » De nombreuses émotions sont également transmises, notamment la violence et la douleur, la tristesse et la colère. La compassion et l’injustice, la solitude et la bonté. Au fur et à mesure que les mots glissent sous nos yeux, ces sensations se décuplent et deviennent de plus en plus virulentes. Le regard se brouille, les larmes viennent naturellement aux yeux. « Max releva la tête, avec une tristesse infinie mêlée d’étonnement. « Il y avait des étoiles, dit-il, elles m’ont brûlées les yeux. » » Les personnages sont vraiment attachants. Et immensément touchants. Surtout le meilleur ami de Liesel, Rudy. Pour ne citer que lui. Je les ai vraiment, tous, adorés. L’auteur ne jugeait pas du tout ses personnages. Là, on le voyait vraiment. Ils ont des défauts, mais c’est comme si chacun acceptait totalement l’autre, sans agacement ni énervement. Les personnages principaux étaient parfois en colère, mais jamais envers leurs amis ou leur famille. Toujours contre le destin, ou bien contre eux-mêmes. Altruistes, généreux, affables, bienveillants, dévoués, miséricordieux. Ce sont des qualités que l’on retrouve chez eux, qui m’ont émue. Elles rendent comptent des états d’esprit lorsqu’il faut se serrer les coudes. Mentalités qu’aujourd’hui, beaucoup ont oublié ; et que personne n’a autant qu’eux. On retrouve aussi une complicité débordante entre ces personnages. On se rend compte à quel point ils sont proches, à quel point leurs liens sont forts. C’est quelque chose de vraiment frappant. Vous cherchez un livre émouvant, original et tant qu’à faire historique ? Vous l’avez trouvé, c’est celui-ci.
4 Commentaires
20/8/2015 12:05:10
Salut, salut!
Réponse
Une plume mélodieuse
20/8/2015 13:47:32
Coucou,
Réponse
Une quadra de la famille...
8/7/2016 00:06:48
Jolie plume, petite nièce !
Réponse
Marine
25/7/2016 12:56:37
Waw, quel beau commentaire, merci beauccoup !
Réponse
Laisser une réponse. |
Prochaines chroniques :Citation de moi-s« Certains jours, j'ai rêvé d'une gomme à effacer l'immondice humaine. »
Aragon Archives
Novembre 2016
Catégories
Tout
|